Sept concerts aux sonorités impétueuses à Lyon et alentours en mars

La programmation martienne de la métropole lyonnaise réserve autant d'adieux que de retrouvailles, avec une attention toute particulière à la scène émergente locale et internationale. Sept étapes pour un périple entre danse, légèreté, introspection et masses sonores assujettissantes.


In Arkadia + It Came from Beneath + Ascend

Il y a quelques semaines, on nous communiquait la fin de deux groupes lyonnais historiques dont la radicalité musicale n'a jamais fait défaut : In Arkadia et It Came From Beneath. Mais l'annonce brutale sur les réseaux sociaux était aussi porteuse d'un message presque évangélique, une « bonne nouvelle » : celle d'une dernière célébration conjurant la fin de leur parcours terrestre. Et quel meilleur lieu que le souterrain Rock n'Eat pour accueillir les lamentations et les hurlements honorant ces funérailles festives ? Un requiem cathartique à prix libre.

Au Rock n'Eat le vendredi 1 mars


Symphonie n° 9 en ré majeur de Gustav Mahler

Compositeur parmi les plus audacieux et les plus complexes de son époque, Mahler disposa d'une vie trop courte – il décède à seulement 50 ans – laissant à l'imagination ce qui aurait pu être un développement encore plus révolutionnaire de son œuvre. La Symphonie n°9 est un chef-d'œuvre grandiose, traversé de courants ascendants et de vents qui le plongent dans le drame, délimité entre un incipit et explicit dont la douceur dessine les contours d'une vie passionnée. Directeur musical de l'ONL depuis 2020, Nikolaj Szeps-Znaider conduira l'orchestre pour deux concerts crépusculaires à ne pas manquer.


À l'Auditorium le jeudi 7 et le samedi 9 mars


Groumpf

Confluence de courants issus d'univers sonores normalement incompatibles, les quatre Lyonnais incarnent un défi lancé à la tristesse et à la groumpferie (ainsi qu'à toute tentative de définition de leur musique). La release party du premier opus The Beauty, the Love and the Flawoz au Marché Gare s'annonce comme une invitation à une danse débridée, libératrice et désarticulée, accompagnée de sons claustrophobes et de saturations cathartiques, mais aussi de ludismes colorés et déclarations d'amour synthétiques.
Au Marché Gare le vendredi 8 mars


Mass Hysteria

Valeur sûre de la scène indus nationale, en trente ans d'activité Mass Hysteria a su constituer une solide discographie. Leurs concerts sont des démonstrations de force, des machines parfaites résultat d'une étude minutieuse où les veines électroniques et hip-hop apparaissent au sein d'un metal industriel puissant. Si le chant de Mouss Kelai découpe la musique avec une rare efficacité, l'assaut sonore contraint tout spectateur à un assujettissement total. Après l'inoubliable performance au Gros 4 en mai 2022 à la Halle, Mass Hysteria est de retour dans notre région.
Aux Abattoirs (Bourgoin-Jallieu) le jeudi 14 mars
Au Fil (Saint-Étienne) le vendredi 15 mars


Social Dance + Clay and The Friends + Solann + Cyrious + Melba

Pour sa soirée de clôture, le festival Les chants de mars a décidé de prendre possession du Transbordeur en dressant un parcours sur deux scènes consacré à la scène émergente francophone. L'enivrante pop new-wave des Marseillais Social Dance et l'intrigante mélange entre soul et funk des Québécois Clay and The Friends vont assurer une expérience de danse libératoire pendant que Solann et Melba dépeindront des volutes tantôt éthérées tantôt nécessaires avec leur pop raffinée. L'affiche sera complétée par Cyrious, artiste à la croisée entre rap et pop au flow solaire veiné d'introspection.
Au Transbordeur le samedi 23 mars 


Hint + SALO

L'année 2024 marque le retour des phénoménaux Hint, Angevins qui fusionnent depuis trente ans rock, noise, metal, colère et inquiétude. S'il était possible de restituer une image de leur musique, nous pourrions saisir un astre au profil inconnu situé quelque part entre l'étoile sombre d'Amenra et la constellation du jazz d'avant-garde. La dernière décennie ne nous a pas permis de voir souvent le groupe en concert et la date de fin mars en est une occasion rare : au menu une profusion de sons, de cris libérateurs, et un bain visuel de toute violence.
Au Marché Gare le mardi 26 mars


Whispering Sons + Venin Carmin

En 2018, à l'écoute d'Alone, on aurait pu penser qu'un morceau inédit d'Interpol, Sisters of Mercy, Bauhaus voire Joy Division avait refait surface. Après deux albums très convaincants baignés dans un post punk inquiet, avec The Great Calm Whispering Sons font voile vers l'art rock et la pop baroque, quelque part entre Pere Ubu et Mercury Rev. Et qui mieux de Venin Carmin, le fascinant projet entre glam décadent et catharsis mélancolique de Lula Borgia et Valentine Dedieu, aurait pu préparer le public à la rencontre avec le nocturne groupe belge ? 
À L'Épicerie Moderne le vendredi 29 mars


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