Douze femmes en colère


Quelque part dans l'Angleterre rurale du XVIIIe siècle. Une gamine, fille de bourgeois, est assassinée. Les coupables sont retrouvés. Le premier est pendu. La seconde devrait l'être aussi. Sauf si, comme elle le prétend, elle est enceinte. Ce serait alors pour elle qui « plaide le ventre » la déportation loin du pays...

De l'orfèvrerie sans esbroufe

Spectacle de la metteuse en scène Chloé Dabert sur un texte de l'autrice britannique qui monte en France Lucy Kirkwood, Le Firmament est de l'orfèvrerie sans esbroufe, du théâtre artisanal précis caché derrière une façade historique conventionnelle – jusqu'aux costumes d'époque. Un huis clos « sans viande, sans boisson, sans feu, sans bougie » tendu autour d'un jury populaire de douze femmes d'origines diverses chargées de se prononcer sur l'état de la meurtrière.

Un acte artistique résolument féministe et sororal

Le point de départ narratif — ce captivant suspense sur le sort de la prévenue, façon Douze hommes en colère — sert à Lucy Kirkwood (également scénariste de séries, ce qui se ressent au cours de ces 2h45), Chloé Dabert et leurs excellentes comédiennes de cadre pour un acte artistique résolument féministe et sororal qui traverse les âges.

Car avec ses réflexions, ce petit monde ausculte une société patriarcale qui assigne les femmes à un rôle ; fait tout pour les maintenir à une place ; et semble plus intéressée par ce qui traverse le ciel (la comète de Halley doit passer) que par ce qu'endure une partie de sa population. Toute ressemblance avec des faits existants...

Le Firmament
Aux Célestins du mercredi 20 au vendredi 22 mars


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