Je me retrouvai dans une forêt obscure


Entrer dans la petite galerie Catherine Mainguy s'apparente toujours à une expérience immersive qui fait table rase de la routine quotidienne. La sensation qui se reproduit avec la nouvelle exposition Sublimations, pour laquelle l'artiste-galeriste a invité Corinne Héraud, auteure d'un cycle raffiné et captivant, spécialement conçu pour l'occasion.

Le féminin sacré et secret

Sur les murs sombres de la galerie surgissent des figures féminines : une vingtaine de dryades, les nymphes gardiennes des bois et des forêts. Plus que d'œuvres ou de portraits, il faudrait ici parler d'apparitions, silencieuses et fugaces, arrachées à l'invisibilité du règne sylvestre. L'artiste intervient plastiquement sur les clichés photographiques, déposant l'acrylique, l'aquarelle et la feuille d'or à même les images transférées sur un papier japonais à base de figues de muriers.

Dans le clair-obscur de la salle, ces figures évoquant le sacré féminin forment une communauté discrète et nécessaire, mais toujours sur le point de s'éclipser, disparaissant aussitôt. Des Empreintes, délicats tirages photos sur papier main, parsèment la galerie, comme autant de traces de leur passage.

Sublimations, par Corinne Héraud
À la Galerie Catherine Mainguy, Lyon 1er, jusqu'au jeudi 11 avril


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