Arménie, les temps du sacré, projet récemment inauguré à la Fondation Bullukian, résiste à la définition d'exposition car il se veut une restitution salvatrice et mémoriale s'offrant à la visibilité des passants. Un dialogue visuel s'instaure immédiatement, matérialisé par un habillage architectural dissimulant les travaux des façades et créant un espace spirituel et de recueillement.
Niche à la fois intime et publique, la cour d'honneur devient ainsi le lieu d'une réflexion sur la destruction de la mémoire culturelle arménienne. Sur les grandes bâches prennent place les images des khatchkars (les "pierres à croix"), monuments originaux et traditionnels reproduisant des croix ailées et fleuries qui rappellent l'arbre de la vie et la victoire sur la mort. Des monuments dont l'existence est menacée par la guerre qui oppose l'Azerbaïdjan et l'Arménie depuis plus de 30 ans.
Si la tension entre mémoire et oubli traverse toute l'œuvre de Pascal Convert, se manifestant dans des gestes artistiques où l'empreinte, le négatif et le fragment s'entrecroisent et permettent le surgissement du souvenir : Arménie, les temps du sacré en est l'expression la plus monumentale.
Arménie, les temps du sacré. Un projet de Pascal Convert
En accès libre dans la cour d'honneur de la Fondation Bullukian jusqu'au 31 août