Yurt

De Nehir Tuna (Turquie, 1h56) avec Doğa Karakaş, Can Bartu Aslan, Ozan Çelik...


Dans ce premier long-métrage en partie inspiré de sa propre jeunesse, Nehir Tuna nous immerge au milieu des années 90, un contexte de vives tensions au sein de la société turque. Ahmet, son alter ego, est en proie à un double endoctrinement, un enseignement nationaliste le jour et religieux le soir. Le cinéaste démontre d'abord une rigueur quasi dogmatique, isolant son héros dans un noir et blanc signifiant (en phase avec la binarité des environnements). Des velléités sensorielles contrastent et contrarient une froideur qui peut tenir à distance avant qu'une rupture esthétique (et musicale) plus pop, illustre les envies de liberté et de rébellion d'un héros dépassé par les enjeux nationaux. Indéniablement maîtrisé, Yurt confirme, un an après Burning Days, la vitalité d'un jeune cinéma turc. En salles le 3 avril 2024.


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Le mal n’existe pas, quand soudain Hamaguchi…