La constante renaissance de Cunningham


« Merce Cunningham for ever » comme l'intitule sans détour l'Opéra de Lyon. Le chorégraphe américain, dépositaire de la post modern dance, est une énième fois interprété par le ballet, et ce n'est pas de trop. Celui qui fraya avec Warhol et Rauschenberg dans les sixties n'a cessé de créer jusqu'à sa mort à 90 ans en 2009, dépouillant sa discipline de toute emphase. Les gestes, rien que les gestes, simples, nouveaux et d'une précision infinie sur des nappes de musique contemporaine. Beach birds (1991) est à la fois une nuée d'oiseaux et un jeu d'échec tel que les onze danseurs et danseuses sont positionnés sur le plateau dans des cases imaginaires. Bras gantés de noirs et nimbés de blanc dès la poitrine, ils avancent par tremblements avec une infinie délicatesse au son des bâtons de pluie, violons, pianos et aussi des silences de John Cage. 

Minimalisme et perfection

BIPED (1999), qui n'était pas encore au répertoire du ballet de l'Opéra et y entre pour l'occasion, est le témoignage de la curiosité insatiable du maître américain qui se sert d'un logiciel informatique (LifeForm) pour créer de nouvelles postures et inventer une géométrie déstructurée avec des images de ses recherches projetées à l'avant-scène sur un tulle. Là encore, les gestes sont minimaux, comme ceux d'un nouveau-né qui déplorerait son corps. Gavin Bryars les enveloppe. Attention, perfection !

Merce Cunningham for ever, Beach Birds + BIPED
À l'Opéra de Lyon, du 16 au 21 avril


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