Le Sonic tanguera au rythme de Widowspeak


Quand, sur le fond d'un paysage sculpté par les guitares de Neil Young et Tim Buckley, le lo-fi de Velvet Underground rencontre la dream pop de Cocteau Twins, les silhouettes qui s'en détachent ressemblent distinctement à celles de Molly Hamilton et Robert Earl Thomas, les deux âmes derrière le captivant projet de Widowspeak.

Brumes oniriques

Avec six albums au compteur, tous publiés par le féérique label Captured Tracks (Wild Nothing, Molly Burch, The Lemon Twigs), Widowspeak poursuit un chemin cohérent à la consistance vaporeuse d'une séduisante rêvasserie, grâce à leur pop raffinée qui ne se laisse jamais saisir. Voués à flotter dans l'air avec la liberté d'une résignation éthérée, les petites perles sonores des deux étatsuniens structurent, année après année, une constellation de légèreté et de luminescence discrète mais tenace.

Le fatalisme des ballades noircies par un halo lynchien traverse les boucles hypnotiques qui tracent le parcours sinueux du duo : là où la voix de Molly surgit placidement des profondeurs marines faisant frissonner la masse sonore, la guitare de son complice dessine un élégant univers à fleur d'eau.

La musique de Widowspeak évolue dans une dimension autre, où l'érotisme sonore peut s'exprimer librement, assouvissant de profonds désirs esthétiques.

Widowspeak + Jess Ribeiro
Au Sonic le vendredi 26 avril


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