La mer à voir


Sur scène, un sous-marin, des scaphandriers, des méduses, des gros poissons... La magie du théâtre en somme, cet art artisanal capable de donner vie à tout un monde et d'emporter le public pour qu'il y croit dur comme fer.

Avec leur adaptation théâtrale de 20 000 lieues sous les mers, roman culte de Jules Verne en avance sur son temps (1869), le duo on ne peut plus inventif Christian Hecq et Valérie Lesort a conçu un de ces spectacles tout public généreux qui en mettent plein la vue. Il a d'ailleurs gagné le Molière 2016 de la création visuelle, et ce, sans esbroufe – mais avec de beaux moyens.

À bord du fameux Nautilus, véritable cabinet de curiosités installé sur le plateau, le voyage de leur héros le capitaine Nemo et de ses acolytes d'infortune (une petite équipe échouée en mer après être partie à la recherche d'un monstre marin) se suit avec passion, grâce notamment à une distribution (renouvelée depuis la première il y a presque dix ans) investie jusqu'au comique.

Enchantement féérique et voyage initiatique

Ce 20 000 lieues sous les mers devient alors une aventure à plusieurs degrés de lecture : l'enchantement féerique pour les plus jeunes (à partir de 7 ans), et ce même enchantement pour les plus âgés (qui ne sont que d'anciens jeunes) doublé de la réflexion développée par Jules Verne dans son roman initiatique ici parfaitement retranscrite.

Derrière les images grandioses (avec l'aide de marionnettes et de lumières précisément découpées) et l'humour plaisant, leur Nemo, volontairement coupé d'un monde qu'il ne comprend plus, est autant inquiétant que bouleversant.

20 000 lieues sous les mers
Aux Célestins du jeudi 2 au dimanche 12 mai


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