Californication, saison 1

TOM KAPINOS Paramount vidéo

Même deux mois après sa sortie DVD (en plein été !), il serait dommage de ne pas parler de cette excellente série, dont les audaces apparentes ne sont rien en regard de l’élégant classicisme avec lequel il régénère les codes de la comédie romantique. Certes, il y a du cul, plus frontal que dans n’importe quelle autre série (et encore, surtout dans les premiers épisodes) ; et certes, le héros traîne ses obsessions, sexuelles notamment, comme un phallus braqué sur la pusillanimité hollywoodienne actuelle. Mais quand on a déshabillé l’ensemble de ses oripeaux les plus outrageusement trash, on découvre l’histoire d’Hank Moody (David Duchovny, transfiguré), écrivain new-yorkais ayant tout perdu en déménageant à Los Angeles, la ville qui en théorie offre tout à ceux qui réussissent. Plus de femme, plus de gamine, et surtout plus d’inspiration. L’histoire de Californication est donc avant tout une lutte contre l’impuissance (créative) et la reconquête d’un amour envolé. Une idée sur la corde raide qui aurait pu déboucher sur un très craignos plaidoyer pour le mariage, la fidélité et la sobriété. Pas du tout, car : 1) la série garde jusqu’au bout une incroyable causticité envers tous les conformismes ; 2) elle s’affirme comme l’avatar le plus transgressif de la comédie du remariage, genre à part entière où l’enjeu (regagner l’élue de son cœur) est toujours le prétexte à une odyssée (au sens homérique du terme) des sentiments — et des fluides qui les accompagnent.
CC

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