Frangins malgré eux

D’Adam McKay (ÉU, 1h38) avec Will Ferrell, John C. Reilly…

Dale et Brennan sont les versions hardcore du fameux Tanguy d’Étienne Chatiliez. Des quasi quadragénaires, glandeurs, asociaux, puérils à s’en taper la tête contre les murs, accrochés aux basques de leurs parents célibataires. Quand ces derniers tombent amoureux et se marient, les grands enfants vont devoir apprendre à cohabiter… S’il est carrément plaisant de retrouver l’équipe de choc responsable des hilarants Présentateur Vedette : la légende de Ron Burgundy et Ricky Bobby, roi du circuit (Will Ferrell devant la caméra, Adam McKay derrière et Judd Apatow à la production), il est encore plus réjouissant de constater que la troupe sort des schémas narratifs dans lesquels elle semblait s’engoncer. Fini le focus sur un personnage infatué, sa chute et sa rédemption, place à la savoureuse émulation entre deux individus irrécupérables, propice à un jeu de massacre des convenances familiales en vigueur. Le caractère volontairement régressif des deux personnages principaux, campés avec un génie comique ineffable par John C. Reilly et Will Ferrell, permet en effet de brocarder avec violence les cultes de la réussite et de l’arrogance sociale pour mieux enfoncer le clou d’une différence finalement envisagée comme salutaire. Grossier, frondeur, franchement fendard, Frangins malgré eux est un authentique et jouissif film de sales gosses. On espère juste que les doubleurs français ne se sentiront pas obligés de saper la moitié des blagues ou d’atténuer la crudité des dialogues ; on peut toujours rêver… François Cau

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