Jusqu'en enfer

De Sam Raimi (ÉU, 1h37) avec Alison Lohmann, Justin Long…

Une certaine curiosité entourait Jusqu’en enfer, articulé autour de cet enjeu simple : comment, après avoir vaillamment fait de la trilogie Spider-man un classique du blockbuster, Sam Raimi allait-il rebondir en tant que cinéaste. L’annonce d’un «petit» film d’horreur a fait tressaillir l’âme de ses fans, se rappelant avec émotion les trois Evil dead. Mais ils oubliaient un peu vite que Raimi avait aussi labouré un sillon fantastique sobre avec le superbe Intuitions, avant de créer Ghost house, société de production ayant essentiellement financé des nanars pour teenagers et quelques remakes dispensables de films d’horreurs asiatiques. À l’arrivée, Jusqu’en enfer est une prod’ Ghost house réalisée par un cinéaste doué, mais ici au service minimum. Il y a quelques idées marrantes (le fait notamment de situer l’action dans le monde des banques de crédit, en plein scandale des subprimes, est assez bien vu), mais le résultat est poussif et parfois indigne de Raimi. Le scénario accumule les poncifs (parfois, il a la bonne idée de s’en moquer, comme ce sacrifice très mauvais esprit d’un Pedro le chat, vengeance geek contre tous les félins qui surgissent d’une porte, d’une armoire ou d’un frigo !), les acteurs sont particulièrement mauvais, et les scènes de terreur s’appuient sur des effets éculés qui font plus rire que frémir. Si vous aimez la bile numérique déversée sur une héroïne qui, un plan plus tard, est toute sèche et toute propre, si vous sursautez quand un mouchoir se colle au pare-brise de votre voiture, si vous tremblez quand un voyant vous annonce que vous avez perdu un bouton de votre manteau, il y a de fortes chances que vous aimiez Jusqu’en enfer. Sinon…

CC

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