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Fantastic Mr. Fox

De Wes Anderson (ÉU, 1h27) animation

Un couple de renards joue les Bonnie & Clyde dans les poulaillers de la région. Pendant un casse qui tourne mal, Mrs. Fox avoue à son bandit d’époux qu’elle est enceinte. Fox prend donc une décision radicale : s’embourgeoiser. Mais la vie de famille est en fait pour lui une prison domestique. Il prépare donc un dernier coup, le cambriolage de trois fermes qui forment un consortium industriel.

Fantastic Mr. Fox, inspiré par un roman de Roald Dahl, tient la distance de ce premier tiers étourdissant. La vivacité du trait scénaristique et des dialogues n’a d’égal que l’élégance de l’animation image par image, technique qui paraîtra désuète à l’heure de la 3D mais à laquelle Wes Anderson confère un panache certain. Chaque plan fourmille de détails cocasses et burlesques, des petits riens qui, à l’échelle du film, finissent par former un grand tout joyeux et irrévérencieux.

Si le conte pour enfants est une ode à la différence, à l’entraide et au courage, la fable pour adultes médite, une fois de plus chez Anderson, sur une notion ô combien complexe : qu’est-ce qu’être un bon père et comment peut-on réussir à être un fils ? Le renoncement et son envers, l’accomplissement de soi, sont au centre de Fantastic Mr. Fox, et les réponses apportées sont loin d’être simplistes. Dans le tourbillon de poursuites, de péripéties et de références qui constituent le cœur battant du film — notamment de nombreux hommages au western, Anderson trace donc un sillon extrêmement personnel, et signe peut-être ici son œuvre la plus accomplie.

Christophe Chabert

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