Love is Strange

D’Ira Sachs (ÉU, 1h38) avec John Lithgow, Alfred Molina, Marisa Tomei…

Ben (John Lithgow) et George (Alfred Molina) décident, après 39 ans de vie commune, de se marier. Mais, une fois leur union connue, George est viré son travail dans une école catholique et ils doivent se résoudre à vendre leur appartement new-yorkais, puis à vivre séparément en attendant de trouver un nouveau logement. Au diapason de la musique de Chopin qui lui sert de bande-son, Love is Strange distille une petite musique douce pour raconter sans effusion mélodramatique une histoire simple, cruelle et bouleversante : comment un enchaînement de circonstances malheureuses vient rappeler à un couple ordinaire la précarité de son existence.

Ira Sachs, sans tomber dans le didactisme ou le militantisme, mais en prêtant une attention constante aux doutes et aux petites humiliations commises ou subies par ses personnages, montre ainsi que George et Ben sont au croisement de plusieurs minorités : gays mais aussi âgés, sans emploi et sans domicile. Ce qui pèse sur l’un — le licenciement injuste de George — ne pèse pas sur l’autre — Ben devient un fardeau pour la famille qui l’accueille, ne trouvant jamais vraiment sa place — et seul l’amour indéfectible qui les unit leur permet de surmonter l’épreuve qu’ils traversent.

Dans le dernier acte, aussi pudique que bouleversant, cet amour «étrange» devient aussi une forme de testament et de transmission, comme si, par-delà les générations et les orientations sexuelles, ce couple modèle jusque dans ses failles et ses différences venait rappeler que le plus grand courage dans une vie, c’est simplement de prendre la main de la personne aimée. Ça pourrait être mièvre, c’est juste très beau.

Christophe Chabert

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