Rétrospective Polanski : Roman d'un auteur

Rosemary's baby
De Roman Polanski (1968, ÉU, 2h16) avec Mia Farrow, John Cassavetes...

2016 nous a privés d’un génie-monstre franco-polonais en nous ôtant Zulawski (au fait, à quand sa rétrospective ?) ; Dieu ou diable merci, il en reste un, aussi tourmenté qu’intrigant, inquiétant qu’enjôleur. Colosse minuscule, géant au parcours nourri d’accidents, de drames, de lauriers et de scandales, Roman Polanski a contribué à l’essor du nouveau cinéma polonais et au renouveau du britannique, participé à la Nouvelle Vague comme au Nouvel Hollywood. Épousant parfois les codes ou les styles de ses hôtes, Polanski conserve jalousement ses thématiques de prédilection : l’enfermement, le malin, la séduction perverse. À vérifier de toute urgence à l’Institut Lumière, qui offre de cauchemarder avec Rosemary’s baby, Repulsion, Cul-de-sac, La Neuvième Porte, de frissonner avec Frantic, La Jeune Fille et la Mort, Chinatown, de rire avec Pirates ou Le Bal des vampires, de se recueillir avec Le Pianiste. Une belle entrée en matière…

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Si la non-présence dans ce formidable panorama du très rare — voire quasi invisible — What ? (1971) n’étonne guère, comme celle moins dommageable de Lunes de fiel (1992), on se perd en conjectures quant à l’absence du charbonneux Locataire (1976). Pièce-maîtresse et clef de lecture d’une grande partie d’une œuvre marquée par l’oppression et la paranoïa, ce film est le seul de la série centrée sur un appartement maléfique à être interprété par Polanski lui-même — il revêt à ce titre un caractère plus personnel et introspectif. Une probable restauration diffère peut-être ses retrouvailles avec le grand écran. À moins, il n’en coûte rien de rêver, qu’un Prix Lumière ne vienne enfin couronner cette filmographie génialement sulfureuse ; et qu'il soit donné de le revoir à brève échéance en présence du maître.

Rétrospective Polanski
À l’Institut Lumière jusqu’au 1er juin

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