Le religieux droit dans les yeux

Né en 1926 en Lorraine, Jean-Marie Pirot dit "Arcabas" a choisi, un peu par hasard au début, de peindre quasi uniquement des scènes religieuses. Un genre qui rejoint ses convictions catholiques personnelles et sa lecture régulière des Évangiles, mais un genre aussi qui est prétexte à travailler la forme, la matière et la représentation comme n'importe quel peintre. Ses résurrections, maternités, réconciliations ou passions ont quelque chose de la naïveté figurative du Douanier Rousseau, et frôlent aussi par moments l'abstraction cubiste d'un Braque ou d'un Picasso. L'exposition qui lui est consacrée au Musée de Fourvière (jusqu'au 1er juillet) rassemble une cinquantaine de tableaux, où l'humour est souvent présent (un ange par exemple marquant une pause cigarette au bord d'une route), et les critiques contre les dérives de l'Église parfois cinglantes (un prélat sud-américain excusant la torture représenté en cyclope). On y verra aussi un immense polyptyque en hommage à l’œuvre de Bernanos. Certaines scènes sont à «charge contre les évêques parce qu'ils ne le sont pas assez», selon la formule de l'artiste. Une œuvre impressionnante plastiquement et qui n'avait jamais été exposée depuis sa création, pour un décor de spectacle, il y a cinquante ans.
Jean-Emmanuel Denave

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