Serial painter

Régis Gonzalez

Galerie Domi Nostræ

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Avec le peintre Régis Gonzalez, le spectateur mène l'enquête ou presque, suivant, de tableau en tableau, le parcours d'un serial killer, de ses premiers cris à ses derniers crimes. Jean-Emmanuel Denave

«La Littérature est l'essentiel, ou n'est rien. Le Mal – une forme aigüe du mal – dont elle est l'expression, a pour nous, je crois, la valeur souveraine. Mais cette conception ne commande pas l'absence de morale, elle exige une "hypermorale"». Ces mots de Georges Bataille, le peintre Régis Gonzalez (né en 1976 à Chambéry et vivant à Saint-Etienne) pourrait les reprendre à son compte. Car il s'est successivement attelé à la représentation de deux des figures les plus immédiatement évocatrices de l'idée de Mal contemporain : celui qui nuit d'une manière ou d'une autre à l'enfant sacré, et le serial killer, qui fascine autant qu'il effraie.

 

Nous l'avions en effet découvert  il y a quelques années avec une série de portraits de très jeunes enfants aux visages et aux corps difformes, véritablement inquiétants, monstrueux (même si l'artiste jouait aussi sur une sorte d'humour grottesque). A la galerie Domi Nostrae, au début de l'exposition qu'elle lui consacre jusqu'à la fin du mois, nous retrouvons un jeune bambin parmi la pénombre, la lèvre inférieure noire et gonflée. Ce portrait récent ne constitue toutefois pas seulement une œuvre en soi, mais le début d'une "histoire", narrée à travers plusieurs toiles.

 

Il était deux fois...

L'enfant en question est en fait un psychopathe dont la première victime sera un oiseau (autre toile exposée) et dont on découvrira ensuite les futures victimes humaines. Soit concrètement des portraits de femme en clair-obscur, aux visages terreux et blafards et dont le regard, déjà, plonge vers la mort. Dans une autre salle, on découvre des portraits " adultes" du serial killer à différents âges, tandis que l'histoire se termine par une vue de notre individu de dos et offciant dans son sinistre atelier...

 

En réalité, Régis Gonzalez, en même temps qu'il nous décrit le parcours d'un assassin, nous raconte aussi une certaine histoire de l'art classique et de de sa propre carrière. Dans cet atelier, par exemple, on ne sait pas bien si le récipient est rempli de peinture ou de sang, ni si le buste trônant sur une table est une découpe de corps ou une sculpture.  Multipliant les références dans ses tableaux (Rembrandt, Rubens, Géricault...), il réussit à entremêler un double récit, rendu d'autant plus fascinant par l'intensité et l'expressivité des visages et des corps représentés.

Régis Gonzalez, Director's cut
A la galerie Domi Nostrae, jusqu'au 26 octobre

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