Street Smart

Abstract Street Art

Spacejunk

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

street art / La galerie Spacejunk réunit de grands noms du street art explorant les arcanes de l'abstraction picturale. Ce qui s'y gagne en virtuosité, s'y perd cependant un peu en singularité.

Dans les années 1920, Claude Monet "taguait" les murs de l'Orangerie à Paris, de ses vingt-deux panneaux des Nymphéas. Les critiques n'y ont vu alors qu'une « affligeante monotonie » et « une grave erreur artistique ». Trente ans plus tard, le dernier Monet est redécouvert et influence notamment fortement l'art abstrait américain (Impressionnisme abstrait, Abstraction gestuelle...), et des artistes tels que Mark Rothko, Mark Tobey, Joan Mitchell, Philip Guston, Jackson Pollock... Une superbe, et par ailleurs très sobre, exposition est consacrée (jusqu'au 20 août au Musée de l'Orangerie) à cet héritage artistique. On y perçoit clairement comment les artistes américains ont pu emprunter concrètement à l'approche de Monet, et comment, surtout, ils s'en sont décalés pour aller ailleurs, suivre leurs propres cheminements plastiques : l'expression d'affects et de forces intérieures notamment, prenant le pas sur toute idée de figuration ou de rendu de la réalité extérieure. Fascinante libération.

La propriété c'est l'envol

L'exposition de la galerie Spacejunk, Abstract Street Art, pourrait constituer une sorte de suite à l'exposition de l'Orangerie : l’appropriation par les street artistes contemporains (et pas des moindres : Futura, JonOne, Augustine Kofie, Lek, Tanc...) de l'abstraction picturale en général, et de l'art abstrait américain en particulier. Mais sur des toiles, même de grand format, nos anciens graffeurs semblent quelque peu à l'étroit et font montre, surtout, de virtuosité : virtuosité à faire "aussi bien" formellement que Pollock, qu'un artiste futuriste ou d'Op Art. C'est beau, très réussi et élégant, mais il y manque une énergie, un glissement plastique vers un cheminement personnel singulier, et les œuvres relèvent davantage de la "duplication" que de l'appropriation d'un genre. On se souvient alors que le street art est en fait né d'une forme d'abstraction propre (signes, signatures en séries, graffitis...) qui se voulait moins l'appropriation et la libération d'un style, que l'appropriation et la libération d'un espace : celui des villes, rien moins.

Abstract Street Art
À Spacejunk jusqu'au 28 juillet

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