«Si les gens ne vont pas à l'art, ce sera l'art qui se déplacera chez eux»

Trois questions à Valérie Sandoz. Artothècaire à la médiathèque de Villeurbanne, Valérie Sandoz livre son point de vue sur la situation et sur les missions des artothèques en France. Propos recueillis par Simon Deculty

Pourquoi avoir décidé un jour de créer des artothèques en France ?
Valérie Sandoz : Les artothèques, c’était vraiment l’idée de rapprocher l’art et les gens. La France a récupéré un concept mis en place en Europe du Nord dès les années 50 et même avant. Chez nous, elles se sont créées en 1982, en même temps que les centres d’art ou les FRAC (Fonds régionaux d’art contemporain), pour sensibiliser de manière individuelle à l’art contemporain. Elles ont un rôle complémentaire aux deux autres institutions.
Dans les années 80, on est dans un contexte très favorable aux arts plastiques, et on se dit pourquoi ne pas faire entrer l’art chez les gens. Si les gens ne vont pas à l’art et bien ce sera l’art qui se déplacera chez eux.
Cela répond à une envie très forte de désacralisation de l’art contemporain.

Comment expliquer le fait qu’aujourd’hui les artothèques ne soient pas encore connues du grand public ?
VS : En fait, il n’en existe pas beaucoup. Les artothèques ont une cartographie très disparate. Et s’il y en a énormément en Rhône-Alpes, à peu près une dizaine, dans certaines régions, elles sont complètement absentes. Dans la région parisienne, on ne sait pas ce qu’est une artothèque par exemple. Et puis je pense qu’il n’y a pas eu beaucoup de publicité pendant longtemps.
Pourtant, l’État avait mis en place une mission aux artothèques au sein du ministère de la Culture mais qui n’a pas duré. Aujourd’hui, il en existe une cinquantaine sur le territoire français.  

À Villeurbanne, l’artothèque se trouve au sein de la médiathèque, ce qui n’est pas le cas dans toutes les villes. Quel en est l’avantage ? C’est peut-être une solution…
VS : D’abord, il y a le prêt qui réunit tous les services. C’est un peu le dénominateur commun. Et puis les gens se sont très vite approprié les médiathèques ; elles sont connues de tous. Cela correspond à l’objectif d’une artothèque qui est de faciliter l’accès à l’art contemporain. Les médiathèques sont des lieux ouverts, on vient, on peut consulter les choses sur place. Il n’existe pas cette barrière qu’il peut y avoir dans les centres d’art ou les musées où les gens ne se sentent parfois pas à leur place. Il y a une notion de proximité avec les médiathèques qui profite du coup aux artothèques.

 

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