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Grâce au soutien sans faille de la mairie de Vaulx-en-Velin, le Planétarium a très récemment inauguré son exposition permanente. Dans un espace agrandi, il y est question de science bien sûr, mais aussi d’art, de poésie et surtout d’humanité. Nadja Pobel

«On n'apprend qu’en observant, car on ne peut pas prendre une galaxie et la tourner pour l’étudier» affirme Hélène Courtois. La dynamique marraine du Planétarium de Vaulx-en-Velin, experte scientifique et membre de l’Institut de physique nucléaire de Lyon sait, par sa modestie, se mettre à hauteur du public et rendre intelligible son savoir. C’est précisément avec cette envie-là qu’à été construite l’exposition permanente du lieu, inaugurée voilà un mois à peine, soit dix-neuf ans après son ouverture. Intitulée Histoire d’un univers, du Big Bang au grain de sable, elle entend rien moins qu'embrasser l’histoire commune de l’humanité sans en gommer la complexité. En guise d'entrée en matière, le visiteur est ainsi invité à marcher dans un tunnel symbolisant la diversification progressive de l'univers, du Big Bang à l'apparition de l’homme. Un bruit blanc résonne pour contrecarrer l’idée selon laquelle un gigantesque "boom" aurait accompagné cette mutation in fine assez calme. Volontiers lyrique, Hélène Courtois la qualifie même de «symphonie».

Il faut dire que dans ce parcours sur deux étages, l’art n’est jamais loin de la science. À la fusée Véronique est par exemple juxtaposé le regard de l’artiste Piotr Klemensiewicz, qui a peint le soleil de minuit à Marseille sur trois œuvres. Les deux champs sont tellement liés qu’Hélène Courtois ne manque pas de faire remarquer que si le cubisme selon Picasso a pu exister, c'est parce qu'il a été précédé par la théorie de la relativité. L’astrothèque, située au deuxième niveau, fait pour sa part étalage de photos dont la splendeur n'enlève rien à leur intérêt, à l'instar de celle du Cube de lumière, scintillant objet dédié au rêve et à l’imaginaire qui se trouve au cœur de ce dispositif. Autant de prises de liberté qui, toujours selon Hélène Courtois, ne sont pas en contradiction avec le réel «car la science est une interprétation».

2014, l'odyssée de l'espace

Tout le parcours est jalonné de zones interactives. Certaines, comme l'Exploratorium, permettent de découvrir la voie lactée par le biais de détecteurs de mouvements Kinect (utilisés traditionnellement par les consoles Xbox), d'autres de voyager sur des planètes du système solaire, à l'image de l’Astroport. L'une des plus passionnantes est le Cosmotron. Derrière ce terme barbare se cache un logiciel permettant de construire et partager en ligne sa propre représentation mythologique de l’univers, en s’appuyant sur les cosmogonies d'ethnies variées. Les Inuits, par exemple, croyaient la voûte céleste solide et froide ! Les croyances arctiques ont beau paraître lointaines, il reste ici question, comme dans les autres exemples disponibles, de l'homme en tant qu'espèce. Parce qu'il cherche depuis la nuit des temps à donner forme à ce qui le dépasse. Et parce que, comme le répète à l'envi Hélène Courtois, «nous sommes aussi les fils des étoiles». Apprendre, s’immerger, devenir acteur de l’exposition : voilà bien l’ambition de ce nouveau site qui, s'il tient haut la main son pari de transmettre des connaissances, entend aussi, ainsi que l'exprime son directeur, Simon Meyer, susciter le désir de prolonger la visite par la lecture d’un livre ou la vision d’un documentaire - le Planétarium poursuit d’ailleurs activement son programme de diffusion de films astronomiques sous la coupole dédiée.

La culture pour tous

La politique tarifaire a été pensée à cette aune et en accord avec la densité de l'installation - plusieurs visites ne seront pas de trop pour tout saisir - : le pass annuel est à 16€, la visite simple est comprise entre la gratuité et 6€, et l'entrée est libre pour tous chaque premier samedi du mois. A ce prix, et même si le but avoué est que chaque visiteur reparte avec plus de questions qu'à son arrivée, des médiateurs - de vrais doctorants scientifiques que le Planétarium forme à la médiation, et non l’inverse (ceci n’est pas un détail) -, seront là chaque week-end pour aiguiller les visiteurs. D'autant que tout a été conçu pour que des échanges se créent. Pas de grands panneaux explicatifs donc, mais des expériences à faire, des espaces intimes (comme un caisson consacré à la matière noire) ou des attractions à hauteur d’enfants (tel un espace d'écoute de contes). Ce souci de proximité tient à la nature même de l'établissement : se dressant à seulement huit minutes de La Soie, le Planétarium de Vaulx-en-Velin est l'un des trois seuls sites de ce type (avec Dunkerque et Montpellier) à dépendre entièrement de financements publics.

Il promet par ailleurs d’être continuellement en mouvement, ne serait-ce qu'en termes d'expositions temporaires, au nombre de deux par an. Actuellement, Mars est à l’honneur, notamment via une réplique à taille réelle du robot Curiosity. A l’automne, c’est l’artiste Laurent Mulot qui rendra compte d’un travail mené avec des scientifiques et des habitants sur la question des particules. Enfin, en 2015, ouvrira un jardin d’astronomie de 3500 m² et doté d'un vrai dispositif d’observation du ciel. Pour l’heure, c’est un projet de plus de dix ans qui se concrétise avec cette exposition permanente, qui se clôt sur la question centrale de l’apparition de la vie et une baie vitrée dévoilant son autre fil rouge : la lumière.

Histoire d’un univers, du Big Bang au grain de sable
Au Planétarium de Vaulx-en-Velin
Exposition permanente depuis le 25 janvier

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