Zenzile de flous

Musique / Aussi bizarre que cela puisse paraître, et malgré leurs nombreux passages scéniques lyonnais, nous n'avons jamais dans ces colonnes accordé à Zenzile la place qu'il méritait. Pourtant, leurs trois premiers albums représentent ce qui se fait de plus percutant en matière de dub d'ici, ex-aequo avec les régionaux de l'étape, High Tone. Mais là où les Lyonnais creusent albums après albums des sillons électro et drum'n'bass, voilà que les Angevins effectuent une petite révolution dans leur musique avec leur nouveau disque : un retour organique au rock, même si cette formule mérite d'être affinée. Derrière la pochette noir de geais où une silhouette argentée et transgenre nous renvoie discrètement notre propre reflet, Living in monochrome cache en effet une ample palette de registres proportionnels au nombre conséquent de voix invitées. Car si l'omniprésence des riffs à la basse fait le trait d'union entre le Zenzile d'hier et celui d'aujourd'hui (ainsi qu'un titre clairement dub, A quest), on sent que la mutation s'effectue au gré des rencontres : quand il s'agit de faire rugir les guitares, c'est l'impressionnant David Aldermann qui se charge de mener la cavalerie au micro (All day breakfast et surtout Demon inside, qui rappelle le mythique Bauhaus) ; en revanche, quand il faut leur donner une rondeur presque disco, c'est l'inconnue K-Rol Gola qui harangue le dancefloor (Sham). Le disque est ainsi un petit exercice d'archéologie musicale libre incluant ragga et funk dans son périple, placé sous le signe général du plaisir de réinventer les genres en jouant avec. En témoigne la présence prestigieuse de ce grand mécréant du cloisonnage qu'est Tricky, toujours plus en verve quand il s'agit d'illustrer la musique des autres que de peaufiner la sienne.

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