Hold time
4AD/Beggars
Héros discret du rock’n’roll, M Ward s’est fait remarquer l’an dernier en étant le «Him» de Zooey Deschanel pour leur duo She and him, puis en prêtant ses talents de guitariste au Bleu pétrole de Bashung. Mais M Ward est avant tout un très grand songwriter, avec une belle discographie derrière lui dont on retiendra surtout le mélancolique Transfiguration of Vincent O’Brien et son épître aux laissés pour compte des années Bush, Post war. En comparaison, Hold time est un disque moins grave, plus enjoué et presque optimiste. Il y revisite l’Americana, entre gospel blanc et musique de saloon, chorale folk et country dépoussiérée. Portés tantôt par des cordes majestueuses, tantôt par l’énergie rock impulsée par ses amis (Deschanel en choriste de luxe ou Jason Lyttle, l’âme de feu Grandaddy, aux claviers), les morceaux possèdent une immédiateté indéniable. Du coup, M Ward signe ici son album le plus pur, le plus ample et le plus abouti. De la chanson-titre, rêverie éveillée à vous flanquer la chair de poule jusqu’à l’épique Oh lonesome me, en duo avec la mythique chanteuse country Lucinda Williams et sa voix éraillée, en passant par les rodéos de Fisher of men ou To save me, c’est un immense continent musical que traverse la musique de M Ward, destrier fougueux et indomptable d’un flamboyant cavalier. Indispensable !CC
