Le club des Ex

Musique / Légende de l’underground et d’une guérilla rock politiquement très engagée, les punks hollandais de The Ex ont tout autant œuvré sur le front de l’exploration musicale. À l’occasion des 30 ans du groupe, bougies et étincelles seront de rigueur à l’Epicerie Moderne. Stéphane Duchêne

C’est l’an dernier, après 29 ans de mariage, que GW Sok, chanteur de The Ex en peine de motivation, a décidé de se retirer pour se consacrer entre autres à l’écriture. Le groupe fête donc sans lui cette année ses 30 ans et près de 1400 concerts de «trance-dance avant-afro-punk improv music». Une étiquette à rallonge qui traduit la difficulté de ranger la formation d’Amsterdam dans une case musicale. Ainsi que les aspirations diverses qui ont sans cesse agité sa musique, au gré notamment de collaborations de tous horizons. Si bien que The Ex, sans doute baptisé ainsi comme une prémonition de ses incessants changements de personnel, a beau être né punk, et donc anarchiste, l’engagement politique du groupe a été le seul à traverser les âges sans prendre une ride. Un engagement sans concession qui annonce la couleur dès Disturbing Domestic Peace (1979) et verra The Ex soutenir la guérilla salvadorienne face aux escadrons de la mort en 1981 avec l’album Weapons for El Salvador. De quoi faire passer Joe Strummer et le Clash pour une bande d’amateurs. Vers l’Ethiopie
En réalité, c’est une bonne partie de la discographie du groupe, évidemment longue comme le bras (levé), qui se trouve liée aux soubresauts de l’actualité des luttes sociales et/ou politiques, à l’image de l’emblématique Support the Miner’s Strike en 1985. Ou de ses disques consacrés à des causes aussi diverses que l’apartheid (Rara Rap/Contempt) ou la cause palestinienne. Influençant beaucoup de formations plus reconnues médiatiquement comme Sonic Youth et Fugazi, que le groupe, qui a également beaucoup travaillé avec Steve Albini, invita à jouer sur disque ou sur scène, les amitiés musicales de The Ex traversent parfois d’improbables frontières. Souvent très éloignées du pré-carré rock anglo-saxon traditionnel, que ce soit en flirtant avec d’autres disciplines artistiques (musique improvisée, danse) ou en travaillant par exemple, en pleine guerre Iran-Irak, avec le groupe kurde-irakien Awara. Depuis, les Néerlandais se sont tournés vers l’Ethiopie, enregistrant notamment leur dernier album, Moa Anbessa (2007), avec le saxophoniste éthiopien Getatchew Mekurya. Ils tournent actuellement avec d’autres Ethiopiens, The Ililta Band. Un groupe de musique traditionnelle d’Afrique de l’Est en ouverture de punks hollandais, voilà le genre de choses auxquelles il faut s’attendre depuis 30 ans avec The Ex.The Ex
À l’Épicerie Moderne, lundi 16 mars.

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