Côté choeurs

Coulisses / On se prépare. Nous sommes aux dernières répétitions plateau, l’ambiance n’est pas encore au beau fixe mais au fil de l’après midi, la musique de Puccini commence à apparaître. Bien sûr, on entend encore des tempi boiteux, le chef d’orchestre arrête encore trop souvent et dit gentiment aux chœurs de bien le regarder. Une grosse machine se met en route. À la première respiration du chef, tout le monde doit être prêt, orchestre, chœurs, solistes, techniciens et régisseurs. Un seul homme ne peut plus rien : Alan Woodbridge, le chef de chœur de l’opéra qui se tortille sur son fauteuil et observe ses choristes, impuissant. Il entend bien les imperfections, lève un sourcil, tapote sur un dossier. Il monte parfois discrètement sur le plateau et va rassurer ses chœurs : «On est bien sur les rails pour l’instant, ça se passe bien». En tant que chef de chœur, Alan Woodbridge a un mot à dire sur l’interprétation, sur les respirations, sur les phrasées de certains mots. Pour un chœur, «Manon Lescaut» n’est pas comme une grande œuvre de Verdi où l’on trouve des vrais chœurs qui se tiennent seuls sans le soutien constant des interventions des solistes. C’est un peu frustrant puisqu’on est toujours une partie d’une grande recette. On n’est jamais la cerise ni la crème ni la farine. On est juste un élément qui arrive puis qui repart vite, qui fait juste un commentaire». Alan Woodbridge, à ce stade des répétitions, peut encore interpréter les problèmes qui restent à résoudre. Le chef d’orchestre, Kazushi Ono, vient de dire aux chœurs : «vous êtes en retard, ce n’est pas assez fort» et dans la salle, à ce moment précis, Woodbridge peut être d’un véritable secours. Il est là pour rassurer, car dans cette œuvre, les chœurs sont souvent en fond de scène et il est très difficile pour eux de savoir s’ils font bien ce qu’ils chantent… PC

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Samedi 23 janvier 2010 Un peu plus d’une éternité que le public lyonnais n’avait pas eu l’occasion d’entendre «Manon Lescaut» de Puccini. Kazushi Ono, chef d’orchestre ébloui par cet opéra d’un romantisme exacerbé en donne une version fervente et enflammée. Pascale...
Jeudi 21 janvier 2010 Entretien / La tension monte sur le plateau, la ferveur grandit dans la fosse et, pendant ce temps, le chef d’orchestre Kazushi Ono reste imperturbablement zen. Rencontre.

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X