Sergent rock

Rock / Après avoir longtemps œuvré dans l’exploration-visitation du psychédélisme 60's (et de tout ce que cela implique en équipement pharmaceutique), le Brian Jonestown Massacre monstre a tentacules multiples mais à une tête (de mule) donne depuis quelque temps dans le brouillage sonique. Comme en attestait d'ailleurs leur précédent album, "My Bloody Underground", où la dépouille du Velvet venait saigner sur les guitares infectées de My Bloody Valentine. Un changement opéré depuis qu’Anton Newcombe et sa bande enregistrent en Islande, pays de feu et de glace. Là, Newcombe a trouvé une quiétude où le fracas volcanique de la terre ne dort que d'un oeil. Idéal pour qui a, comme le leader de BJM, de la lave en fusion à la place du cerveau. Mais BJM n’a pas pour autant abandonné son entreprise de dynamitage de l’héritage pop mondial. Après des pastiches des Stones ou de Dylan le groupe s’attaque cette fois, même si symboliquement, à l’hydre de Liverpool, les Beatles, avec "Who Killed Sgt Pepper ?". Un album si chaud qu’on ne sait pas par où l’attraper, qu’on manipule comme une patate chaude ou une boule de feu mais qui laisse quelques belles brûlures sur la peau et les tympans. Apocalyptique et new wave, ce groupe phare de la postmodernité rock est monté d'un cran dans son entreprise de démolition à coups de bottes mais parvient toujours à susciter la fascination devant cette esthétique du délitement mental et de l’effondrement physique (deux domaines dans lesquels Anton Newcombe est un expert au quotidien). Avec ce douzième album studio (comme les apôtres), un Christ sur la pochette, Newcombe, homme jamais sorti de sa traversée du désert, semble prêt, au bout de son chemin de croix, pour le Jugement Dernier. Puisse Dieu l'organiser à Lyon le 20 avril, qu'on rigole un peu. Stéphane DuchêneThe Brian Jonestown Massacre
Au CCO, mardi 20 avril.

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