JOANNA NEWSOM Have One On Me Drag City/Pias

Qu'on se le dise, comme les romans un peu touffus ou les pavés métafictionnels américains, le dernier album de Joanna Newsom réclame une attention toute particulière et un investissement plein et entier. Ne serait-ce que parce qu'une fois entré, on ne peut plus en sortir, passé ce "Easy" (ouverture facile), très Kate Bush-friendly, qui permet de se glisser dans ce triple-album comme dans une pantoufle de vair sur-mesure. Car Joanna Newsom est une héroïne de saga qui n'aime rien plus qu'emprunter des détours qui donnent le tournis. De fait, "Have One on Me" s'ouvre comme les grimoires magiques des contes dont les mots prennent vie pour aspirer le lecteur dans une histoire sans fin. Et justement le tour de force de Joanna Newsom c'est, sur près de deux heures, de nous tenir en haleine à l'écoute de sa légende, en tordant à son image, armée de sa harpe, mille ans de musique américaine et mondiale (Afrique, Asie et Europe Médiévale ne sont pas en reste). On est loin du tout premier disque de la jeune Californienne, charmant mais vite agaçant et même du deuxième, plus grandiloquent. Joanna a su trouver la voie (et la voix, moins grinçante, plus charmeuse) pour énoncer simplement ses rêves alambiqués. De tous les folkeux de Nevada City (Alela Diane, Mariee Sioux) et/ou acoquinés à Devendra Banhart (CocoRosie, Vetiver), Joanna Newsom est bel et bien le talent le plus singulier. À l'égal d'un Antony Hegarty (et ses Johnsons), dont elle serait une version bucolique et légère qui laisserait entrer le soleil. SD

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