Rencontres du troisième bleep

Entretien / On leur doit la poussée d’Aphte Punk, la découverte d’Alienhearts et l’ébullition de Miso Soup. Seb Carret et Martin Leclercq, deux geeks dans la petite trentaine, ont créé Galacticut en 2007 avec la ferme intention de mettre du freak dans leurs fêtes. Du Ninkasi à La Marquise, de Dead Drops en Beat Bindum, survol d’une galaxie qui ne manque pas d’air. Propos recueillis par Stéphanie Lopez

Petit Bulletin : Quelle a été l’idée motrice, le starter de Galacticut ?
Seb Carret : On aime bien faire la fête et nous sommes un peu utopistes sur les bords, donc on s’est dit : pourquoi ne pas vivre de notre passion ? C’était en 2007. Depuis l’idée ne nous a pas lâché. Après plusieurs jobs au sein de labels (Pias), radio (C’Rock), festivals (Les Authentiks), on a créé l’association. À l’époque, la minimale régnait en maître sur les dancefloors. Comme nous étions adeptes d’une électro un peu plus dure, on a fait en sorte qu’il y ait de la place pour tout le monde…Comment avez-vous vous-mêmes vécu la nuit à Lyon avant de créer votre propre organisation de soirées ?
Depuis mon arrivée en 96, la nuit lyonnaise a beaucoup évolué. Il y a eu la création des Nuits sonores, l’ouverture et la fermeture de nombreux lieux, une réglementation de plus en plus restrictive… J’ai vu Saint Germain et Daft Punk passer au Transbordeur en 98 : ce sont deux artistes fondamentaux pour moi qui ait découvert l’électro avec la première vague «french touch». Martin, lui, vient de l’underground, de la scène rave et free party. Le mélange qui résulte de notre association n’est pas si improbable qu’il en a l’air, finalement, il est même très constructif !La matrice des soirées Galacticut, c’est Beat Bindum. Un clin d’œil à Bibendum pour le côté gonflé ?
Notre Micheline représente bien le type de soirées que nous aimons organiser : une programmation généreuse comme ses courbes, une bonne ambiance comme son sourire, le tout avec de jolies chaussures pour user le dancefloor jusqu’au bout de la nuit. C’est l’identité de nos fêtes électro. Au début les Beat Bindum représentaient la quasi-totalité de nos soirées. Maintenant, on se diversifie davantage en faisant des concerts rock ou hip-hop.Cela fait partie de vos priorités cette année ?
Oui, entre autres. On essaie de pérenniser un équilibre qui reste fragile en continuant la production d’événements (circuit électronique de Nuits sonores, projet au Transbordeur en septembre…), mais aussi en évoluant vers d’autres esthétiques. Nous allons également renforcer notre engagement auprès d’Aphte Punk, Miso Soup et Alienhearts. Et développer par ailleurs le pôle «création», afin de proposer des projets toujours plus surprenants.Vous avez collaboré avec Bee récemment, en créant notamment les premiers Dead Drops lyonnais… D’autres initiatives innovantes sont-elles en germe pour le printemps ?
Nous collaborons avec Bee depuis quelques mois seulement, suite à la signature de Miso Soup sur le label. En bons geeks que nous sommes dans nos assos respectives, nous avons toujours l’envie commune de mener des projets liés aux nouvelles technologies. Un clip vidéo et une soirée un peu spéciale sont en prévision, mais ce sera dur de faire mieux que les Dead Drops !Comment vous situez-vous sur la scène électro lyonnaise, au regard d’autres associations comme Arty Farty ou Elektro System ?
Arty Farty et Elektro System sont là depuis plus de dix ans, je ne pense pas qu’on puisse se comparer à leurs structures. On nous dit souvent qu’on s’est développé assez vite, mais ce qui compte pour nous, c’est de durer.Vous organisez la plupart de vos fêtes au Ninkasi. C’est parce que vous vous situez en marge du clubbing classique, ou c’est parce qu’il n’y a pas de club lyonnais adapté pour accueillir vos soirées ?
On s’entend bien avec l’équipe du Ninkasi, c’est la première raison pour laquelle on revient dans leur salle. Mais il y a aussi le fait qu’on attend souvent plus d’une soirée électro qu’un simple Dj qui mixe dans sa cabine, avec des gens qui crient dès qu’il y a un break ou une montée… Il faut une ambiance, un concept, une déco… Et une scène aussi, puisque les artistes qu’on défend proposent davantage de live que de Djing. En ce qui concerne le choix des salles, il y a pas mal de clubs et de lieux sympas à Lyon, mais il manque clairement un endroit qui pourrait devenir mythique. C’est un peu ce qui pêche dans la nuit lyonnaise.Pour conclure, vous diriez que la nuit à Lyon, c’est …
Là où naissent nos idées et commencent nos rêves.Prochaines soirées Galacticut
Miso Soup live
Au Ninkasi, mercredi 30 marsRashaan Ahmad
À La Marquise, jeudi 14 avrilAlienhearts
Au Ninkasi, vendredi 15 avril

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