Oldies but goodies

Musique / Alors que dans le rock, cette rentrée s’avère marquée par le retour des vioques, l’électro aussi nous rappelle que ses fers de lance ont pris de la bouteille. Honneur aux seniors pour la soirée Beat Bindum XL, avec deux vieux de la vieille, Manu le Malin et Arnaud Rebotini, qui reviennent en grande forme sur le devant de la scène. Stéphanie Lopez

Il fallait du lourd pour justifier la taille XL de cette soirée. L’association Galacticut, jusqu’ici coutumière du Ninkasi et de la Plateforme, a donc vu grand pour fêter sa treizième Beat Bindum. Un Transbordeur ne sera pas de trop pour sa Micheline qui revient gonflée à bloc, nantie des poids lourds qui ont déroulé du set sans faille depuis le XXe siècle. En ce temps-là, durant l’âge d’or des raves et de la TB 303, la techno était par essence la musique du futur, celle qu’on dansait entre initiés avec un goût d’avant-garde et un voeu d’aventure. Vingt ans plus tard, ceux qui inventaient le futur de naguère sont devenus des quadras moustachus, rangés des vélos peut-être, mais pas forcément des turbines pro-fêtes. Ainsi Manu le Malin, fier ambassadeur du son Industrial Strenght, multiplie les activités depuis qu’il a calmé les BPM (on l’a entendu chanter sur l’album de Palindrome, on a aussi ouï quelques BO et une collaboration avec Dee Nasty…) Assagi, le Manu des Biomechanik et des free-parties sous le pont de Tolbiac ? Pas sûr… On ne change pas un Malin hardcore en malléable entertainer. Sous la casquette de The Driver, ses DJ sets savent peut-être concilier baile funk et beats furax, mais ils gardent surtout la fougue intacte.Doom Generation
Tout comme Manu le Malin, Arnaud Rebotini est de la Doom Generation. Les deux Parisiens ont grandi en matant Alien et les films d’Araki, traversant les 90’s dans une sorte d’odyssée électro, embarquant volontiers l’esthétique de Giger dans leur vaisseaux. Après avoir un temps brûlé ses guitares aux côtés d’Ivan Smagghe, l’ex-moitié de Black Strobe est revenu cette année à ses origines, seul aux commandes de vieilles machines, avec un album qui tutoie Abraxas. Someone Gave Me Religion est en ce sens une affirmation. Celle de l’artiste affranchi du laptop, qui en rebranchant les mêmes bécanes que sur le précédent Music Components, se reconnecte d’abord à lui-même. Il faut dire que le vieux goth a la tech’ de l’emploi – celle qui correspond à son physique aussi : vaillante et virile, robuste et velue, «l’homme Robot» envoie toujours de la bûche derrière ses nappes aux préludes élégiaques. Si c’est dans les vieux pots qu’on mitonne la meilleure techno, alors Arnaud Rebotini a réussi son périlleux pari : sonner old school sans virer vieux jeu. Ça vaut bien son pesant de Juno 60 et autres synthés Roland sur la scène du Transbo.Manu le malin + Arnaud Rebotini
Au Transbordeur, samedi 24 septembre.

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