Petit mais costaud

Si, comme le veut le dicton, une once de bonne réputation vaut mieux que mille livres d'or, alors Trombone Shorty (on vous laisse deviner de quel instrument il joue) est d'une richesse à faire passer l'onc' Picsou pour un chômeur en fin de droits. Baptisé Troy Andrews, on dit de lui qu'à peine affranchi du cordon maternel, il fredonnait When the Saints Go Marching In. Qu'à onze ans, son souffle décoiffait déjà les plus grands zicos de sa Louisiane natale, pourtant fertile en prodiges des pavillons. Que devenu adulte, il fait à la Nouvelle-Orléans post-Katrina l'effet d'une bénéfique tornade, de celles qui, faisant voler en éclats portes, volets et barricades de fortune, laissent entrer le soleil et ses promesses de lendemains désembourbés.

Affabulations d'attachés de presse ? Délires de confrères accrocs au storytelling ? Hallucinations collectives ? Même pas, encore que ses concerts baignent dans une ferveur qu'on pensait réservée aux cérémonies vaudou. Il suffit de jeter un œil, même distrait, aux quatre épisodes de la série Treme où ce beau black à la musculature de boxeur joue son propre rôle, pour se rendre compte qu'il ne manie pas un cuivre, mais une machine à figer le temps, et qu'il n'en tire pas de simples notes bleues, mais l'équivalent sonore de doubloons, ces pièces d'aluminium multicolores dont les participants du Mardi Gras arrosent la foule. Et sinon d'écouter ses deux albums, sommets de soulful groove (il appelle ça du supafunkrock) où dansent les ombres de Parliament, Louis Amstrong et AC/DC.

Benjamin Mialot

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