Un Prohom, un vrai

Prohom + Bye bye Dubaï

Marché Gare

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Grand-frère idéal d'une scène locale pour laquelle il n'est jamais avare d'un conseil ou d'un coup de main, Prohom, auteur l'an dernier du très beau "Un monde pour soi", reste un artiste multi-cartes qui, ayant tout connu, n'a jamais lâché l'affaire. On le retrouve en double dose de live avec un disque enregistré au Poche (Béthune) et en chair et en os au Marché Garé. Stéphane Duchêne

C'est une chanson intitulée J'aimerais que tu sois morte que Prohom avait choisie l'an dernier en guise de préambule à son album, Un monde pour soi. Dans le clip, la dépouille d'une jeune fille portée à bout de bras. Une image marquante dans laquelle on aurait pu voir l'allégorie d'un Prohom portant la désillusion, le souvenir, la dépouille d'un succès qu'on promettait fulgurant (Prix Sacem en 2000, découverte du Printemps de Bourges en 2001) et qui le fut un temps (deux albums chez Universal, une poignée de chansons mémorables, des centaines de dates) avant que l'industrie du disque, telle la grenouille de la fable devenue trop grosse, ne s'effondre sur elle-même, emportant nombre d'artistes avec l'eau de son bain sale. Il en aurait fallu bien plus pour venir à bout de l'énergie inaltérable de ce chanteur (et tellement d'autres choses) pas tout à fait comme les autres qui a toujours su recycler sa rage et ses colères dans une chanson française électro-rock souvent fracassante.
 

La fille du train


Redevenu indépendant, ce qu'il n'avait jamais vraiment cessé d'être, Prohom constate avec Allers-retours que le retour peut être plus compliqué que l'aller, mais continue d'aller de l'avant. Y compris artistiquement, puisque l'on peut remarquer qu'avec l'âge, l'auteur a la plume de plus en plus affûtée – la maturité c'est cliché, mais ça fait son chemin, on a beau dire. Mais Prohom, qui met bien souvent son talent et d'autres compétences au service des autres, est aussi un interprète de première classe, un type qui joue ses chansons en même temps qu'il en joue. C'est pourquoi il est précieux de le voir publier ce printemps – en bonus d'une réédition d'Un monde pour soi – un live dont il vient fêter la sortie en famille et entre amis devant son public lyonnais. Un live où, comme il y a dix, douze, quinze ans, Prohom lâche les chevaux électro-rock et décolle le papier peint des discours trop lisses, entre maniaquerie sonore et improvisation malicieuse. Quiconque a déjà vu Prohom en concert, il y a dix ans ou il y a dix jours, vous dira que s'il y a un type qui prend son pied sur scène – et sait le faire prendre aux autres – c'est bien lui. Peut-être parce qu'il fait partie de ces gens qui, quelles que soient les circonstances et sans se départir de leur noirceur, savent s'amuser de la vie. Et – comprenne qui pourra – ce n'est pas une autre fille que celle évoquée plus haut – "La fille du train" – qui nous contredira.
 

Prohom
Au Marché Gare, vendredi 6 juin
Un monde pour soi + Live au Poche (Gourmets Rec).

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