Pink rock

Ariel Pink

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Sur "pom pom", son dernier album barré comme un catamaran de compét', Ariel Pink concentre tout son art plus que décennal du n'importe quoi. Mais dans le sens d'un aboutissement, si un tel terme peut convenir à ce freak, de passage à l’Épicerie Moderne cette semaine. Stéphane Duchêne.

Pour comprendre la discographie d'Ariel Pink (anciennement Ariel Pink's Haunted Graffiti, raccourci quasi par accident), il faut maîtriser l'art du puzzle, le maniement du pied à coulisse et du saut de puce de label en label, son premier véritable album étant sorti après le quatrième et le cinquième, qui eux sont sortis les premiers avant d'être réédités.

Pour comprendre sa musique, à supposer qu'on le veuille tant l'oeuvre est vaste (une quinzaine d'albums en douze ans), foisonnante, changeante, il est nécessaire d'avoir les chakras grand ouverts sur le cosmos musical. Ariel Pink fait souvent référence à Kim Fowley et Todd Rundgren comme maîtres en folie et en magie pop (il faut entendre pop au sens le plus large possible, avec un très gros "o") et il y a un peu de cela.

Pink voulait d'ailleurs co-écrire entièrement son pom pom avec le génial Fowley (songwriter et producteur entre autres du Freak Out! des Mothers of Invention, de The Runaways, The Modern Lovers...), mais l'état de santé de ce dernier – qui est d'ailleurs décédé en février, c'est dire s'il ne simulait pas – ne leur a permis de collaborer que sur deux titres (Plastic Raincoats in the Pig Parade et Jell-O, écrits dans la chambre d'hôpital du maître).

Pinkenstein

Au vu du résultat et quand on connaît l'art de Fowley pour dompter les bordels et le chaos créatif, on regrette que l'idée n'ait pas davantage pu faire son chemin. Car dans pom pom, on assiste une fois de plus à une collision de contraires qui n'en sont pas vraiment puisqu'ils ne sont le fruit que d'un seul et même cerveau turbinant à mille à l'heure, chopant chaque idée qui flotte pour en faire sa chose à la manière d'un Docteur Pinkenstein.

Toutes les époques y passent, tous les styles, tout le spectre d'émotions disponibles. A ce titre pom pom est un peu à la musique contemporaine ce que Michel Platini disait de la demi-finale France-Allemagne de Séville 82 : un concentré de toutes les émotions humaines et esthétiques – en plus drôle, hein. Oui, voilà, pom pom est un peu le Séville 82 d'Ariel Pink, sauf qu'à la fin il gagne, ou que d'ailleurs on s'en fout.

Dans une interview à Magic, Pink riait de constater avoir mis tant de temps à être apprécié et compris – par des prescripteurs comme (Saint) Pitchfork notamment. Sauf qu'il se trompe : s'il est désormais plus qu'apprécié à sa juste valeur, il est illusoire de croire qu'Ariel Rosenberg dit Pink puisse être un jour compris.

Ariel Pink [+ Harry Merry]
A l'Épicerie Moderne jeudi 5 mars

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