René Jacobs : et Pergolèse devint contemporain

Pergolese

Chapelle de la Trinité

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Le premier est un chef d’orchestre reconnu pour ses interprétations à couper le souffle, l’autre est un compositeur baroque à l’écriture élégante. À la Chapelle de la Trinité, René Jacobs dirige deux oeuvres de Pergolèse dédiées à la mort du Christ.

Entre grande érudition musicologique et étonnante fantaisie, René Jacobs parcourt le monde pour remettre en lumières des oeuvres baroques et classiques quasi oubliées. Aucun chef ne sait mieux que lui rendre une oeuvre sensuelle et spirituelle à la fois. Lui qui a décortiqué à la loupe tant de partitions baroques sait que la musique religieuse de cette époque était écrite avec un langage lyrique, que l’opéra et l’oratorio étaient fabriqués avec les mêmes essences musicales.

Jacobs est un révélateur de partitions. Il a été l’un des contre-ténors les plus brillants de sa génération et a réussi sa mue en chef d’orchestre incontournable. Le chef belge bouleverse notre écoute, dépoussière la moindre note, remet le désir au centre de toute œuvre et surtout ne fait aucun compromis.

Puissant et déchirant

Pendant que les musicologues se battaient pour savoir si Les Sept dernières paroles du Christ en croix était bien composée par Pergolèse, Jacobs s’en est emparé à bras le corps, offrant en 2012 une création mondiale éblouissante. Il faut souligner la richesse de la partie instrumentale de l’œuvre. Tout y est symbole : le cor représente le Christ, les violons altos incarnent l’Homme et le solo de trompette avec sourdine symbolise la force héroïque de Jésus. On passe de l’extrême souffrance à l’espoir, de l’ombre à la lumière : la musique du compositeur italien peint les sentiments avec d’infinies variations.

Pergolèse composa à 26 ans, juste avant de mourir, son déchirant Stabat Mater, œuvre puissante - également au programme de Jacobs - qui arriverait à faire croire n’importe quel hérétique parce qu’une femme, une mère, tordue de douleur, pleure son fils mort. C'est devenu un tube planétaire, sa puissance émotionnelle renversant tout sur son passage. PC

Stabat Mater / Les 7 Dernières paroles du Christ en croix de Pergolèse
Direction musicale : René Jacobs
À la Chapelle de la Trinité le vendredi 11 mars

Repères

Né en 1946, en Belgique. Commence le chant dans la cathédrale de Gand. Encouragé par les plus grands (Gustav Leonhardt, Alfred Deller) il poursuit ses études comme contre-ténor

1977 : Crée son premier ensemble, Concerto Vocale, spécialisé dans l’étude et l’enregistrement de partitions vocales méconnues des 17ème et 18ème siècles

Depuis 1988, enseigne au centre de musique baroque de Versailles

1991 : Devient directeur artistique du festival d’Innsbruck

2004 : Énorme succès public et critique des Noces de Figaro de Mozart. Obtient un Grammy Award pour cette interprétation

2012 : À l’origine d’une première mondiale avec la création au festival de Beaune de l’oratorio Les sept dernières paroles du Christ en croix, de Pergolèse

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