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Aux Nuits Sonores, on a tchatché avec les rappeurs de Leanionnaire Mob

Hip-Hop / Les rappeurs lyonnais Leanionnaire Mob et Art Wike ont ouvert la scène hip-hop (Halle B) de la Nuit 1 des Nuits Sonores. Après leur live bouillant, aux textes incisifs et sonorités boom bap obscures, nous les avons coincé au catering pour leur poser quelques questions.

Leanionnaire Mob et Art Wike, c’est qui ?
So Sama : On est tous de Lyon. Nous, c’est Leanionnaire : c’est-à-dire Mazoo, So Sama et Rolla, qui n’est pas vraiment Leanionnaire mais qui fait tous nos instrus. Et ce soir, on était avec Art Wike qui fait partie d’Artjacking. Si on a fait les Nuits Sonores, c’est pour l’opportunité !

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Si on vous range dans le boom bap ça vous convient ?
Mazoo : On parlait avec d’autres groupes en loge tout à l’heure, et ils savaient dire quel genre de musique ils font exactement. Nous on ne sait pas : on arrive en studio et il se passe des choses, parfois c’est même plus du rap, ça part dans des sonorités aigües très lointaines… On marche énormément au feeling sans se dire « ça c’est du rap, ça c’est du boom bap », c’est avant tout un ressenti et j’espère que ça se sent sur scène.

So Sama : On peut faire du boom bap, mais à chaque fois on voit ça comme un étalage de skills, une remise à niveau pour faire comprendre qu’on sait faire ce genre de morceaux. Les artistes boom bap on fait tout ce qu’il fallait faire. Du coup, on n’a pas envie de faire des morceaux à l’ancienne, on essaye de creuser sans jamais se limiter à un seul style.

Comment avez-vous senti le public ce soir ?
So Sama : Pas beaucoup de monde, c’était en début de soirée… Mais ça, on s’y attendait ! Franchement c’était très cool, parce qu’on a vu quelques têtes qu’on connaissait. Des gens qui nous suivent et qu’on arrive progressivement à reconnaitre. On commence à avoir une petite fanbase qui se construit. On préfère avoir cinquante personnes bouillantes que deux-cent personnes amorphes. On vise vraiment un truc personnel, intimiste. Que des gens qui comprennent ce qu’on fait et ressentent cette énergie.

Comment vous gérez votre communication ?
Mazoo :
On fait pas trop de com’. On n’est pas dans les processus de com’ habituels. On vient de la plateforme Soundcloud et on s’est cantonnés à ce média-là sans trop passer par Youtube. On y a trois clips qui tournent. Quand on a commencé on avait le son de base, mais on n’avait pas encore tout ce qu’il y a autour : le bon studio, le bon matériel pour enregistrer, le meilleur mec pour faire nos clips… On a commencé en faisant notre son dans notre coin et ça a quand même bien marché. Même si on savait que c’était pas ce qu’on pouvait faire de mieux en terme de qualité d’enregistrement, on a voulu avancer trop vite et en un mois, on se lassait de nos productions.

So Sama : Sur Soundcloud, le niveau est très élevé. Si on compare ce qui marche sur Youtube et ce qui marche sur Soundcloud, ça n’a rien à voir. On en est encore aux balbutiements.

Comment vous vous êtes retrouvés à jouer à Nuits Sonores ?
Jules, de Artjacking : Artjacking travaille avec Nuits Sonores et avec Le Sucre depuis deux ans, on a une résidence au Sucre avec des soirées rap et on s’échange constamment des artistes. Leanionnaire, Art Wike et même les gens sur scène avec nous ce soir comme Kekra, AJ Tracey ou Stormzy : que des noms qu’on avait déjà pensé à programmer pour nos soirées. En fin de compte, ça se transforme en scène pour les Nuits Sonores et c’est tant mieux ! C’est parti de là, de discussions et notre rôle c’est de proposer plein d’artistes rap : même si Nuits Sonores programme régulièrement des scènes rap sur ses plateaux, ça reste toujours connoté très électro. Ils essayent d’amener une divergence et on est aussi là pour leur souffler des noms.

C’est important de proposer des noms comme Leanionnaire Mob, Art Mike, des groupes de la région qui montent?
Jules : Même si ça fait dix ans qu’Artjacking existe, on n’a jamais fait du rap d’hier, on essaye d’être toujours à la page et on essaye toujours de programmer les sons du moment. Les soirées Artjacking, c’est la jeunesse des soirées de Lyon. On essaye de vivre avec notre temps. J’ai commencé à écouter du rap à six ans, j’avais des cassettes enregistrées de Ménélik, Passi, Doc Gynéco. Le rap aujourd’hui est beaucoup plus fédérateur qu’avant : les gens se mélangent…

Mais le rap d’aujourd’hui doit beaucoup à ce qui s’est fait avant ?
Mazoo : Bien sûr, c’est une évolution ! Les porteurs du rap à l’époque ont aidé à faire le rap d’aujourd’hui mais aujourd’hui il y a des artistes qui vont te faire une prod' techno et tu vas rapper dessus. Tout le monde se mélange. On essaye de creuser, beaucoup d’artistes creusent en ce moment, notamment dans la région et je pense que c’est bon pour le rap de demain et la scène émergente.

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