« La Colonie de vacances : une expérience sociale »

La Colonie de Vacances + Partout Partout

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Riddim Collision / L'histoire de La Colonie de Vacances, c'est celle de quatre groupes underground (Papier Tigre, Pneu, Electric Electric et Marvin) qui se sont mis à jouer à guichets fermés dans toute la France en unissant leurs forces au sein d'un étrange projet quadriphonique. Où le public se retrouve encerclé par les quatre segments de ce qui est devenu un supergroupe, pour une expérience sonore riche en sensations. Explication avec Éric Pasquereau, guitariste et chanteur de La Colo et de sa composante Papier Tigre.

Comment est né ce projet un peu dingue ?
Éric Pasquereau : D'une envie de nos quatre groupes de faire une tournée pour se retrouver sur la même scène chacun notre tour. La Biennale d'Art Contemporain de Tours, baptisée Rayon Frais, nous a proposé en 2010 ce dispositif qui nous a plu, même si la première fois on n'avait même pas une heure pour se mettre en place. En fait, c'était davantage un juke-box où on jouait des morceaux chacun notre tour. On a voulu retenter cette expérience en prenant un peu plus le temps de travailler des compositions autour de ce concept. Et on se retrouve aujourd'hui avec un set de morceaux quasi exclusivement composés pour ce dispositif par tous les musiciens de la Colo, peu importe les groupes d'origine. Les identités individuelles de chacune des scènes et de chacun des groupes se sont estompées au fil du temps au profit d'un ensemble plus cohérent.

Il y a dans la Colo quelque chose de l'ordre de la compagnie de danse ou de la troupe de théâtre

Comment vous êtes-vous aperçus que ce dispositif au départ improvisé, rendait quelque chose de singulier et d'intéressant d'un point de vue musical mais aussi conceptuel ?
Lors du premier concert à Tours, dans l'esprit du programmateur, Rubin Steiner, il n'y avait pas l'idée qu'on allait jouer ensemble. Mais quand on a fait notre première tournée, chacun des groupes se disait « ce serait génial, si je pouvais intervenir sur un morceau d'Electric Electric ou de Pneu ». On a donc eu cette volonté de pousser l'expérience plus loin, de se servir du dispositif pour jouer ensemble, de sortir complètement du cadre de ce qu'on avait pu faire auparavant, de nos références habituelles, de nos habitudes, parce qu'il y a dans la Colo quelque chose de l'ordre de la compagnie de danse ou de la troupe de théâtre. Et puis, c'est aussi une expérience sociale que le public soit ainsi mélangé au milieu des quatre groupes et doive regarder de tous les côtés. Et ça, ça nous plaisait beaucoup.

Ce concept a rapidement beaucoup plu, comme s'il y avait là-dedans, au-delà du concert, l'attrait de la performance...
On s'attire clairement un public plus large que celui qui viendrait nous voir individuellement. On joue dans des endroits différents, de par le dispositif. On amène des amateurs de sensations fortes, des gens venus de la musique électronique ou de musiques plus extrêmes, plus attirés par le dispositif que par l'esthétique musicale. Ce qu'on propose est différent de ce qu'on trouve habituellement dans les musiques actuelles, où l'on sort un album, on tourne, ressort un album. Ces compositions ne sont pas sorties sur disque, elles constituent un spectacle qui s'expérimente en live. Les gens viennent se rendre compte en direct du niveau sonore, voir ce que ça fait d'être au milieu de quatre batteurs, de plein de guitaristes et de claviers jouant ensemble ou des choses différentes. Même la vidéo ne rend pas compte de ça.

Ces compositions ne sont pas sorties sur disque, elles constituent un spectacle qui s'expérimente en live

Dans l'histoire de La Colonie de Vacances, il y a une collaboration avec Greg Saunier de Deerhoof qui vous a écrit des morceaux. A-t-elle été décisive pour le projet ?
Ça a changé pas mal de choses. Pour la première fois, on se mettait à la disposition d'un compositeur, alors qu'on avait l'habitude d'écrire nos propres morceaux. On est tous autodidactes, et ç'a été compliqué de se mettre au diapason. Mais ça nous a permis de voir un peu quelles méthodes pouvaient nous permettre d'aller plus vite dans l'écriture d'un morceau dédié au dispositif de la quadriphonie. Et puis ç'a aussi permis à tout le monde d'aborder des questions esthétiques avec d'autant plus de détachement que ce n'était pas notre musique. De réfléchir à où l'on voulait aller, et à comment y aller plus rapidement. On a énormément avancé musicalement grâce à Greg.

Qu'allez-vous proposer pour cette date au Riddim Collision ?
Un set assez nouveau. Nous sommes en ce moment à la moitié d'une nouvelle création prévue pour avril, et pour laquelle nous avons encore pas mal de résidences en décembre et au début de l'année prochaine. Et on joue déjà cette moitié de nouvelle création sur scène. Par rapport à nos précédents concerts lyonnais, il y aura donc davantage de créations, d'interactions entre les musiciens, et surtout beaucoup plus de zones à regarder en même temps.

La Colonie de Vacances
À L'Épicerie Moderne le vendredi 24 novembre

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