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Max Cilla, maître du son des Mornes

Max Cilla Quintet

Amphithéâtre de l'Opéra

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Sono Mondiale / Le flûtiste Max Cilla fait une rare halte lyonnaise pour distiller son mixte de traditionnel martiniquais et de jazz saupoudré d'un léger souffle cubain : à savourer samedi. 

Comment passer outre ce concert ? La douceur des sonorités évanescentes de la flûte de Max Cilla ne peut que nous caresser délicieusement en cet hiver désormais bien installé. Le Martiniquais a croisé la route de quelques grands. Dont celle d'Archie Shepp un soir de décembre — déjà — en 1967 du côté de Paris alors qu'il déambulait son instrument à la main. Lequel lui proposa de le suivre et le convia sur scène pour un concert, au Chat qui Pêche. Il a 23 ans et ne découvre l'identité de celui avec qui il vient de jouer qu'à la fin du show...

Ensuite Cilla perdura : en échangeant avec le maître Eugène Mona, qui lui prodigua ses leçons deux ans durant à son retour sur son île natale en 1970. Puis Roland Brival, autre grand venu de Martinique, œuvrant comme les susnommés à la création d'un répertoire créole d'une rare subtilité redécouvert ces dernières années par des diggers émoustillés qui multiplient les rééditions et les compilations. C'est sans doute à ce revival initié par les fondus de grooves oubliés que l'on doit l'idée de convier Cilla à l'Opéra Underground, encore une fois dans le cadre d'une Black Atlantic Club, alors que son premier album enregistré en 1981, La Flûte des mornes, vol. 1, a été réédité en 2017 par le label Bongo Joe et les Lyonnais de Sofa Records.

Sous l'impulsion de Césaire

Max Cilla, donc. Cuisine son migan avec les ingrédients venus des Mornes, les montagnes de l'île, où les esclaves s'échappaient pour fuir les colons. Débute avec un pipeau pour jouer du calypso, avant l'achat d'une flûte en ébène — où de percer des bambous pour fabriquer ses propres instruments. Fait carrière en accompagnant les autres (Brival donc, mais aussi l'Angolais Bonga ou encore le Cubain Alfredo Rodriguez) tout en développant de son côté ce son mêlant le traditionnel inspiré du bèlè et le jazz, qui fait aujourd'hui sa marque de fabrique. Parallèlement, il passe beaucoup de temps à enseigner la musique sur son île, à la demande de Aimé Césaire. Il serait temps de rendre enfin à cette génération de musiciens antillais la gloire et la reconnaissance qu'elle mérite, génération longtemps occultée en métropole au profit d'un zouk plus folklorique, alors que des Mona et des Cilla rivalisaient avec l'ingéniosité des grands jazzmen américains.

Max Cilla quintet + James Stewart & Béatrice Plunket DJ set
À l'Opéra Underground le samedi 14 décembre à 20h

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