Entretien / Riyad Fghani, membre et chorégraphe de Pockemon Crew, compagnie hip-hop programmée à la Biennale de la Danse.
Propos recueillis par Dalya Daoud
Il y a dix ans vous dansiez sur le parvis de l'Opéra et, là, vous inaugurez la Biennale de la Danse et toutes vos dates affichent complet...Riyad Fghani : Après avoir gagné les championnats du monde en 2003 puis deux fois les championnats d'Europe, on a beaucoup entendu parlé de nous, ce qui a titillé Guy Darmet. Il nous a jugés bons danseurs et bons compétiteurs, le pari était donc de réussir à faire une création sur scène, non pas pour un battle, mais pour une chorégraphie dans un théâtre. Je ne peux pas vraiment parler de récompense parce que ce genre de reconnaissance n'a jamais été attendu ni même espéré dans notre groupe. C'est un regard valorisant sur ce travail dont on pensait que tout le monde se fichait, lorsqu'on dansait devant l'Opéra. Le sujet de notre création C'est ça, la vie ?, portera d'ailleurs sur nos parcours de danseurs. Comment a-t-on débarqué dans la danse, jusqu'à notre niveau actuel, et où cela nous a menés dans nos vies.Quelle différence entre une création chorégraphique et un battle ?On s'oblige à plus de rigueur pour la première, il faut une synchronisation parfaite entre les danseurs. En battle, il faut davantage de rage pour défoncer l'adversaire qui est en face. Mais finalement, on déploie la même énergie.Vous êtes en résidence à l'Opéra depuis 2003, dans quels autres lieux pouvez-vous danser ? Il n'y a pas d'endroits sérieux où apprendre et faire du hip-hop tel que, nous, nous le pratiquons, seulement des écoles-farce. Elles appellent ça street dance free, des noms bidon pour attirer le public et lui faire faire du step à la Britney Spears.Comptez-vous reprendre les compétitions ?Après la Biennale, on se préparera pour un grand battle international qui se déroule à Londres, le UK Champion Ship Play Station, seule compétition que l'on n'a jamais remportée. En ce moment, les coréens raflent tout, il faut que l'on revienne vite sur la scène des battles pour remettre les pendules à l'heure.
