«Ma danse ne devient pas plus douce»

Entretien / Sasha Waltz, chorégraphe et metteur en scène de l’opéra de Purcell, Didon et Énée. Questions : JED. Propos recueillis par Pia Cuppers, avec l’aimable collaboration du Goethe Institut.

Petit Bulletin : Pourquoi avez-vous choisi cet opéra, qu'est-ce qui vous a plu dans le récit, dans la musique ?
J’adore Purcell et j’ai toujours voulu faire une pièce avec l’Académie de musique de chambre (l’Akademie für Alte Musik de Berlin, NdlR), il me fallait une pièce issue du répertoire baroque. Par ailleurs, Didon et Énée est une histoire très prenante. Ce qui m’a intéressée, c’est l’amour impossible, le conflit intérieur, les interdits de la société… La version de Purcell est très stimulante, elle offre de nombreuses possibilités de travail chorégraphique.Comment s'est déroulé le travail avec les choristes et les chanteurs ?
Pour moi, il n’y a pas de différence entre les choristes, les chanteurs et les danseurs. Tous les artistes ont participé à des ateliers afin de parvenir à unir l’univers du chant et celui de la danse. Les choristes et les chanteurs présents dans Didon et Énée n’ont pas de formation de danseurs, mais nous avons eu beaucoup de temps pour répéter. Les solistes, habitués à être immobiles sur une scène, se sont engagés totalement et ont pris plaisir à la «liberté» que je leur offrais. Finalement, nous avons réussi à créer une unité, la pièce est devenue un ensemble cohérent ; un corps unique.Peut-on dire qu'avec les Impromptus sur la musique de Schubert et Didon et Enée de Purcell votre danse s'est assagie, adoucie ?
Non, je ne pense pas. Ma danse ne devient pas plus douce, il y a toujours eu des moments doux, calmes dans mon travail. Ce qui est vrai, c’est que la musique classique a inspiré le travail chorégraphique. On ne travaille pas de la même manière sur un opéra déjà existant, avec un compositeur contemporain ou quand la musique se crée en même temps que le spectacle. Avec Purcell, c’est la douceur et l’harmonie qui ont pris le dessus, mais il y a tout de même des moments de danse très intenses, très fort, comme la scène des sorcières par exemple.

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