Luxe sans paillette

Théâtre / Le Théâtre de l’Élysée, situé dans une petite rue du 7e arrondissement est un petit théâtre à part. Avec un directeur et une programmation qui dénotent, l’Élysée s’est imposé comme un tremplin pour nombre de petites compagnies. Dorotée Aznar

Il existe à Lyon un dispositif (mis en place par la Ville de Lyon et la Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes) visant à favoriser les artistes en émergence en dotant de subventions certains lieux de diffusion. Parmi ces «scènes découvertes», on trouve le Théâtre de l’Élysée, installé dans le quartier de la Guillotière. Un théâtre qui ne paie pas de mine, un théâtre se payant même la mine d’un cinéma d’un autre âge. C’est pourtant là que l’on trouve des propositions fortes, originales, et des spectacles parfois plus stimulants que ceux proposés par des salles bénéficiant d’une bien meilleure visibilité. C’est tout le luxe du lieu : la liberté, et notamment celle de ne pas composer une saison comme une succession de spectacles à l’affiche. «Nous mettons l’accent sur l’accompagnement des compagnies. Nous ne devons pas essayer d’être un théâtre comme les autres car nous n’y arriverons pas», résume Jacques Fayard, son directeur. Avec une structure légère, l’Élysée mène un travail de recherche qui repose sur des rencontres, des liens et des fidélités qui se nouent avec des artistes ; on y défend des gens avant de défendre des spectacles, avec les risques de déception que cela comporte.Liberté vs sécurité
Avec environ 80 000 euros pour boucler une saison, l’Élysée fait contre mauvaise fortune bon esprit : «Nous accueillons des compagnies en résidence. Nous donnons les clés du théâtre et les gens travaillent quand ils le veulent, jour et nuit s’il le faut, c’est ce qui fait l’esprit du lieu». Les artistes présents cette saison à l’Élysée sont souvent des fidèles qui se produisent dans d’autres salles mais rejoignent le camp de base régulièrement. À l’instar d’Élise Le Stume qui avait présenté le formidable "Mary's à minuit" en 2007 et qui reviendra cette saison, de la compagnie des 7 sœurs à l’affiche avec "Réalisme" fin octobre ou de la compagnie du Détour qui après avoir fait ses "Modestes propositions..." revient en novembre avec une conférence burlesque sur le thème de la performance au travail intitulée "Éloge de la motivation, de la performance et du dépassement de soi par le travail"... Une programmation sans unité et libre d’expérimenter, loin des paillettes. Pipe au bec, Jacques Fayard ne revendique rien : «Nous avons beaucoup de projets à court terme. Mais la collectivité ne nous doit rien. Si un jour, notre travail n’est plus reconnu, nous ferons autre chose». Théâtre de l'Élysée
14 rue Basse Combalot, Lyon 7e (04 78 58 88 25).

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