La Tour Plein Ciel, symbole de Gaga Jazz vient de disparaître. Peu après arrivent pourtant les jazzeries d'hiver, belle preuve de la vitalité d'une des associations les plus emblématiques de Sainté. Petit récap pour les initiés, et les moins initiés, et les novices assoiffés de découvertes...
Voilà déjà sept ans que l'association Gaga Jazz œuvre pour la promotion des jazz(s) à Saint-Étienne et au-delà. C'est au départ l'aventure d'un groupe d'amis : des musiciens ou de simples mélomanes, pour certains encore étudiants, réunis par l'envie de partager leur passion pour le note bleue. Thomas, Ludovic et Françoise, Olivier et Stéphanie retroussent alors leurs manches pour proposer une programmation de qualité et faire revivre l'esprit convivial et généreux d'un vrai club de jazz. Faute de lieu propre les premières années, Gaga Jazz investit régulièrement la salle du Pax et plus occasionnellement, le Chok Théâtre, le Théâtre Mimard ou le Théâtre Copeau. En lien étroit avec le Conservatoire Massenet, l'équipe instaure aussi la Jam Session hebdomadaire de la place Saint-Roch au Méphisto, devenu Zing Bar : chaque lundi se rencontrent musiciens confirmés, élèves du CRR et amateurs, devant un public de plus en plus nombreux. Mais avec la mise en route du FIL début 2008, un virage important s'impose : en adhérant à la LIMACE (collectif d'associations adossé à la Salle des Musiques ACtuelles), Gaga Jazz bénéficie enfin d'un outil à la hauteur de ses ambitions. La programmation devient plus régulière, à raison d'un concert par mois, le dimanche à 18h dans le "Club", le bar du FIL. La Mairie confie même à Gaga Jazz, depuis plusieurs années, le soin de gérer la scène jazz de la place Dorian pour la fête de la musique. Depuis le printemps 2005, l'équipe s'est bien sûr étoffée autour de son président Ludovic Murat. La programmation n'a cessé de se renforcer, mêlant désormais musiciens de la scène régionale, nationale et internationale. En 2011 l'association mets les bouchées doubles, organisant sa première semaine du jazz et, missionnée par le Conseil Général, créant les premières Rencontres Jazz dans le prieuré de Pommiers en Forez.
2005-2012, sept ans, l'âge de raison ? A l'heure où la Tour Plein Ciel disparaît du paysage stéphanois, Gaga Jazz, qui en avait fait son logo, annonce fièrement l'arrivée de ses nouvelles Jazzeries d'Hiver, du 17 janvier au 3 février, avec le soutien du FIL. Un festival au cœur de l'hiver, prolongeant l'expérience concluante menée l'an passé à la même saison. Un festival qui cherche à se démarquer des grands rendez-vous d'été (Jazz à Vienne), d'automne (Rhino Jazz) ou même de printemps (Jazz à Montbrison). Un festival au cœur de la ville et au plus près de ses habitants. La pluralité des lieux de concerts et la variété des musiques programmées font des Jazzeries d'Hiver un festival ouvert et généreux. Jugez plutôt... Des têtes d'affiche comme Ibrahim Maalouf aux bœufs du Zing Bar, il y en aura pour tous les goûts, pour tous les porte-monnaie, donc pour pour tous les publics !
Le festival s'ouvrira le 17 janvier avec le JB Hadrot Trio à l'Estrade, bar-restaurant de la Comédie de St Etienne. Cette triplette de musiciens lyonnais défendra sur scène sa nouvelle galette, "Half Storey", sorti il y a quelques mois à peine. Solidement servies par Brice Berrerd (contrebasse) et Roland Merlinc (batterie), les compositions du pianiste Jean-Baptiste Hadrot sont baignées d'influences diverses, de Duke Ellington à Radiohead en passant par Debussy ou encore le regretté Esbjörn Svensson Trio.
Le 20 janvier au FIL, le jazz transcendera ses origines africaines avec Ukandanz et son irrésistible « éthiobeat », symbiose étonnante entre un quartet électrique et Asnaké Guebreyes, chanteur survitaminé de la scène éthiopienne d'Addis-Abeba. Le groupe a déjà dynamité un nombre incalculable de scènes françaises avec son énergie rock, ses improvisations jazz et son âme ethnique. Suivront Ibrahim Maalouf le 22 janvier et Joel Forrester le 26 (voir articles ci-contre).
Le 28 janvier, la Médiathèque de Tarentaise proposera « Miles Davis, une histoire du jazz, du be bop au hip hop ». Daniel Brothier rendra un précieux hommage à Miles Davis, traversant au passage les grands courants musicaux que l'immense trompettiste a influencés. « Plus on l'écoute et plus on s'aperçoit que chacun de ses projets a rajouté une nouvelle pièce au monde du jazz. » Illustrée en direct, la conférence-concert propose, en textes et en musiques, de découvrir ou de redécouvrir Miles DAVIS ainsi que les courants les plus importants du jazz qu'il a initié.
Ompa Bompa fermera le festival le 3 février sur la scène du Time Well Wasted (bar situé juste derrière le campus Tréfilerie). Emmenés par le pianiste et compositeur Emmanuel Déplaude, Julien Bertrand (trompette et bugle), Ludovic Murat (sax alto et soprano), Vincent Périer (sax ténor et soprano), Franck Boyron (trombone), Julien Sarrazin (basse) et Olivier Génin (batterie) viennent d'enregistrer leur nouveau bébé, To our dearly beloved, album inspiré par la lecture d'un roman de Toni Morison. Treize compositions originales glissant de la musique noire américaine aux sonorités et aux rythmes d'un jazz très actuel. La programmation de ce septet ligérien fait bien la preuve de la volonté, chère à Gaga Jazz, de promouvoir et soutenir les projets novateurs des artistes régionaux.
Enfin, les 23 et 30 janvier, rendez-vous place St Roch au Zing Bar, pour deux soirées Jam Session ouvertes à tous les jazzmen de passage, avec la participation des enseignants du département jazz du CRR.
Niko Rodamel
Locations Jazzeries d'Hiver : FNAC, le Progrès, le FIL
Infos : www.gagajazz.com / contact@gagajazz.com / 06 27 49 10 99