Avril photographique

L'éclosion d'images se poursuit au sein des commerces avec le bourgeonnement cette année du deuxième festival d'Avril Photographique qui cultive le choix d'une combinaison éclectique de photographes en désir de sortir des galeries et d'aller à la rencontre du public.

Le festival fait prendre l'air aux œuvres tout au long du mois d'avril, et vient chercher les regards dans des espaces d’échanges quotidiens comme les bars, épiceries ou cinémas. Il entame sa deuxième rencontre, après une première édition prometteuse en 2011. Cette manifestation fondée à l'initiative de l'agence MezzoGrafik, agence indépendante centrée sur la photographie, la communication et l'organisation d'événements culturels, ne manque pas de souffle. «Il manquait un temps fort autour de la photographie, dans une cité où les talents sont nombreux mais où les artistes se connaissent peu et les photographes sont mal reconnus" confie son initiateur Niko Rodamel. L'action du festival confronte le regard de photographes à ceux que l’image interpelle et donne la possibilité aux photographes de se rencontrer et d'échanger au point de vue artistique, technique ouadministratif. Depuis le début partie prenante d'Avril Photographique, les ateliers-photo en direction des enfants s'animeront sous la verrière de la Librairie des Croquelinottes. Le festival propose plusieurs animations autour de la photographie pour différents publics : projections, échanges, (dommage le concours de 2011 ne sera reconduit qu'en 2013) et s'engage à exposer des photographes locaux afin de partager leur démarche aux côtés d’artistes venant d’autres régions.

La Photo se partage

Les deux soirées projection, seront conservées, l'an passé au cinéma le Méliès et au France, cette année elles seront regroupées en une seule, dans un lieu encore tenu secret. Elle permettront ainsi aux photographes mis en avant de parler de leur travail et de leur démarche. Autre preuve que la photographie n'est pas forcément un travail de solitaire, on pourra voir dans deux bars de la place de l'Hôtel de Ville, le travail de trois photographes partis ensemble à New York, rapportant chacun une série d'images faites au niveau de la rue, à Brooklyn ou dans un taxi new-yorkais. Laurent Peix, dont les photos de New York seront exposées au bar le Caracas, cultive une préférence pour le reportage. Il pratique essentiellement l'argentique et le noir et blanc. Il choisit cette technique fidèle au rythme de la rencontre. Fred Beveziers et Sylvain Demange seront quant a eux accrochés au bar le Glasgow.

Suite à la première édition, se dégage un noyau dur de photographes stéphanois exposés en 2011. Entre temps ces six artistes ont constitué un collectif : La boîte Noire. La soirée d'ouverture de la manifestation sera donc le vernissage autour de l'exposition du collectif, le jeudi 5 avril à 18h, à Librairie des Croquelinottes. Ils exposeront cette année dans deux lieux du centre-ville, sous la serre de la Librairie des Croquelinottes et dans le kiosque de la place Jean Jaurès. Les vernissages donnent l'occasion de rencontrer les photographes, loin de l'esprit galerie, ils permettent aussi d'acheter des œuvres originales à des prix très raisonnables. Parmi le collectif La Boîte Noire, on retrouve Jacques Prud’homme, à l'affut du hasard et de l'expérimentation. Il photographie des lieux ou non-lieux, le plus souvent déserts, saisi des silhouettes anonymes de passants. Christina Modolo propose des travaux documentaires de caractère humanitaire, elle éclaire le regard sur les conditions de vie difficile, le quotidien de personnes rejetées. Elisabeth Perrot, à la fois photographe de reportage et plasticienne, poursuit aujourd'hui un travail personnel documentaire. Elle questionne la violence du quotidien et du rapport sujet photographié/photographe. L'an dernier pour Avril photographique, Hervé Struck, présentait Saigné à blanc, exposition aux cadrages serrés et rigoureux soulignant la paralysie d'objets industriels. Ivan Richier quant a lui, tente de révéler au travers de ses œuvres, la conscience dissimulée d'une certaine poésie de la banalité quotidienne. Enfin, on retrouvera Patrice Barrier, dont l'essentiel du travail tourne autour de la ville (sa ville), de l'abandon et de sa représentation. Vides de toute présence humaine, bâtiments et sites en déshérence, produisent des images intemporelles pour le spectateur qui réinvente l'histoire à sa manière.

Parmi une petite vingtaine d'exposition, on aura l'occasion de voir celle de Pierre Durand, dont vous aurez peut être aperçu le travail en collaboration avec Niko Rodamel au cinéma le Méliès, en hommage à l'ancien directeur Alain Cramier. il présentera au CHU site de la Charité, les portraits de "pensionnaires". A l' épicerie fine Rouge Dune, Margo Camuzat présentera une série sur le thème "Corps à corps". Angelo Lauria sera au club de la Presse, Laurent Peatier sera accroché aux ateliers de la rue Raisin et Hervé Duperron au cinéma Le Méliès. À la librairie Lune & l’Autre ce sont les images très graphiques de Sébastien Avrillon réalisées en Grèce et au Japon qui seront présentées. La soirée de cloture se bouclera avec le duo de musique klezmer Shtouss le vendredi 20 avril au Bar de Lyon, autour de l'exposition d’une série de photos de Niko Rodamel faite à la Havane, dont les photos ne nous sont pas étrangères, puisque publiées régulièrement dans le Petit Bulletin. Enfin nous retrouverons à la maison de quartier du Soleil, des images réalisées par Eric Chevalier et les jeunes qui fréquentent l'association Feedback.

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