La recherche s'expose

Au mois de mars, La cité du design nous proposait non pas une exposition design, ni du design social, mais plutôt une question de regard. Le premier volet d’une exposition de la pratique et des processus de recherche en sciences sociales. Un espace axé sur l’accessibilité du public à l’espace publique dont le deuxième volet s'ouvrira du 4 avril au 2 septembre.

Dans un premier temps, en collaboration avec l’Université Jean Monnet et le Centre Max Weber, principal laboratoire de sociologie de l'université de Lyon, la cité du design exposait le mois dernier le dialogue avec une semaine de conférences, et grâce à la présence d'historiens, de sociologues, philosophes, anthropologues, et de professeurs explorant la réflexion du sans-abrisme. Le principe était alors de déplacer le questionnement quotidien du public sur les SDF. Ces conférences ne traitaient pas de personnes sans domicile fixes, mais plutôt de thèmes sociologiques tels les enjeux politiques, ou l'analyse de questions sociales. Malgré les aprioris, ce n’est pas un rapport scolaire, éducatif, mais plutôt citoyen qui est recherché, de l’ordre du débat, pour le clin d’œil à la Grèce, c'est un véritable amphithéâtre de documentaires variés, de films, de croquis et de photographies. Espaces semis ouverts, limites, l'exposition proposée à partir du 4 avril tente de démembrer le paradigme sociétal entraîné par la peur de l’exclusion, en ouvrant le dialogue.

Mais alors ou est le design ?

L’arène de l’exposition est un monticule étagé de modules feutrés qui évoquent le granite, les parpaings, les bancs publics, communément utilisés dans la construction. On s’y assoit dessus pour voir les documentaires. Assise collective confortable, elle accueille le public pour une séance de projection qui nous place face à notre interprétation de l'exclusion. La recherche est d'abord éclairée par les conférences, puis dans un deuxième temps par l'exposition de traces effectives qui valident les hypothèses des chercheurs. La place du design réside dans la scénographie, une manière d'objectiver les consciences face au sans-abrisme. Ou comment amener le visiteur dans un lieu conceptualisé, à être acteur pensant au cœur du processus de recherche. Pour ouvrir ce dialogue, le designer scénographe Gregory Lacoua qui reconduira son projet pour la deuxième exposition, interroge la cohabitation et structure l’espace en proposant une installation suggestive de la place publique. Une manière de proposer d’interpréter le confort et la fonctionnalité de l’espace urbain actuel à l’intérieur d’un espace d'exposition publique. Gregory Lacoua, accompagné du travail de Matthieu Foulet, vidéaste, et Sandrine Fonteneau, graphiste, propose la cohabitation de cloches sonores encadrant des zones d’espace phoniques isolées : le son ne porte pas au delà. Un parcours de bornes munies de casques individuels accompagne chaque panneau placardé d’affiches (petit rappel à l’affichage électorale), la présence d’un ilot couvert, sorte d’igloo ou l’on vient sans casques cette fois ci, écouter en petit groupe. Une exposition introspective qui rappelle l'importance de l'échange et de l'éveil de l'individu au sein de l'espace publique et sa politique exclusive.
Eve Poyet Caterin

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