La passion Dub Inc

Plus qu’un film célébrant le succès de Dub Inc, fleuron stéphanois du reggae français, Rude boy story montre avec beaucoup d’honnêteté les moments forts et les difficultés d’un groupe qui cherche à tout prix son indépendance et son intégrité. Christophe Chabert

L’itinéraire de Dub Inc., groupe de reggae né à Saint-Étienne et dont la notoriété, amorcée dans les cafés-concerts stéphanois, a finalement pris une ampleur nationale puis internationale, aurait pu donner lieu à un documentaire en forme de success story. Mais le film de Kamir Meridja, Rude boy story (titre d’un morceau de Dub Inc, mais peut-être aussi référence au mythique film de Jack Hazan et David Migay), a bien d’autres vertus que la simple célébration du groupe et de sa musique. Dans la première partir, en pleine tournée des festivals d’été qui les emmène jusqu’au Portugal, là où ils ont encore tout à prouver et où ils réussissent à emballer une jeunesse qui ne les connaît pas, les membres se livrent à un réquisitoire contre les médias, chaînes de télé, journaux nationaux et stations de radio qui, selon eux, les négligent car ils n’ont jamais signé sur une major. L’angle est assez étrange pour une entrée en matière, mais il finira par faire sens lorsque Meridja apportera un contrechamp assez pertinent à cette image d’un groupe indépendant en bisbille contre le système. Car c’est justement cette indépendance radicale qui leur permet de créer une connexion directe avec leur public, un lien de proximité que la révolution numérique, du home studio aux réseaux sociaux, va amplifier.

Crise de croissance

Comme le dit Mike de Sinsemilia dans le film, accepter le jeu du business n’est pas sans risque pour l’image d’un groupe, la déception des fans de la première heure n’étant jamais loin. Dub Inc n’a pas vendu son âme, mais il doit surmonter des crises, avec ses seuls moyens humains. Crise de croissance, qui conduit à reconsidérer avec nostalgie ce moment où l’on jouait à l’énergie dans des salles minuscules — très belle séquence où ils retrouvent cet élan de leur jeunesse en improvisant un concert dans un pub — mais aussi à affronter une tournée galère aux Etats-Unis ; crise de longévité aussi, puisque le groupe doit faire face au départ de certains membres historiques, puis retrouver ses marques pour établir une dynamique nouvelle. Cette honnêteté rend Rude boy story assez émouvant : en mélangeant images d’archive et séquences tournées spécialement pour le film, il témoigne du parcours effectué par Dub Inc en 15 ans sans oublier d’en pointer les difficultés et la capacité à s’adapter aux événements. Simplement parce qu’il est resté une aventure humaine, avant tout.

Rude Boy Story
Jeudi 19 avril à 20h au France
Vendredi 20 avril à 20h au Méliès

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