Les Seigneurs

D’Olivier Dahan (Fr, 1h37) avec José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Ramzy, JoeyStarr, Gad Elmaleh, Franck Dubosc…

Typique du cinéma industriel qui se développe en ce moment dans l’Hexagone, Les Seigneurs est avant tout un film de producteur, en l’occurrence l’ancien comédien Isaac Sharry. Olivier Dahan, certes réalisateur de La Môme mais qu’il avait tourné juste après une commande déjà bien foireuse pour Luc Besson (Les Rivières pourpres 2), ne vient donc qu’apporter sa griffe à un récit archi-calibré (en gros, un entraîneur à la dérive est engagé pour s’occuper d’une équipe de dernière zone sur l’île de Molène, Bretagne, et convainc tous ses anciens camarades de renfiler les gants pour défendre l’usine menacée de fermeture).

Le problème, c’est que Dahan est plus une erreur de casting qu’un atout : il ne sait manifestement pas mettre en scène de la comédie, sinon en surdécoupant le jeu de ses comédiens ou en les cadrant large quand ils font leur numéro, et en jouant sur des effets qui rappellent rien moins que Les Fous du stade avec Les Charlots. Quant au foot, n’en parlons même pas — de toute façon, seul Carlos Reygadas a su le filmer dans Batalla en el cielo. Dès qu’il esquisse un pas de côté vers la chronique sociale ou l’émotion, on sent Dahan pousser un véritable ouf de soulagement : il peut enfin faire du cinéma !

Ne reste donc que le casting pour sauver la comédie et, là aussi, l’affaire est boiteuse. Si José Garcia et Omar Sy restent dignes d’un bout à l’autre, si Ramzy et JoeyStarr font le boulot sans forcer, l’impossible Franck Dubosc confirme comme d’hab’ qu’il ne sait pas jouer devant une caméra. Quant à Gad Elmaleh, il remporte haut la main la coupe de l’embarras ; complètement égocentré, il grimace, pleurniche, s’agite et renifle son slip sale dans ce qui reste sa plus navrante prestation à l’écran.

Christophe Chabert

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