La 3D en version vintage

Les toujours recommandables soirées pop corn du Méliès organisées par l’association mes couilles dans ton slip mettent à l’honneur une madeleine de Proust cinéphilique avec L’Étrange créature du lac noir, dont l’aura culte est liée à son utilisation pionnière de la 3D. Christophe Chabert

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore les soirées Pop corn du Méliès, qui en sont déjà à leur deuxième saison, rappelons-en le concept : un film si possible culte, si possible fun et si possible bien, des animations autour et du pop corn à volonté. Un pied de nez amusant aux pratiques en vogue dans les multiplexes, transposées dans un contexte de cinéphilie déviante mais néanmoins fervente, où la salle est aussi un lieu de convivialité et de déconne à plusieurs. Pour sa soirée de rentrée, l’association Mes Couilles Dans Ton Slip (MCDTS, pour les prudes) frappe fort en proposant sa première projection 3D. Mais pas n’importe quelle 3D : celle, vintage, d’une série B des années 50 opportunément réanimée par le numérique d’aujourd’hui.

Un monstre kitsch en relief

Ainsi, pour une génération de spectateurs, L’Étrange créature du lac noir fait figure de légende. Personne ne sait exactement ce que vaut le film, s’il fait partie de cette catégorie de séries B frappées par le kitsch de ses effets spéciaux et de son monstre ou s’il reste regardable soixante ans après sa réalisation. C’est possible, vu que Jack Arnold est par ailleurs le responsable de quelques œuvres importantes du fantastique, notamment L’Homme qui rétrécit. En revanche, tout le monde se souvient de la présentation dans les années 80 au cours d’une Dernière séance d’anthologie de sa version 3D, qui nécessitait l’acquisition de lunettes stéréoscopiques en carton et filtres de couleur. Car L’Étrange créature du lac noir fait partie de la vague éphémère des premiers films tournés en 3D — vague dans laquelle on trouve aussi L’Homme au masque de cire d’André de Toth et Le Crime était presque parfait d’Hitchcock. Le procédé n’était pas si différent de celui que l’on connaît actuellement, et il est tout naturel de voir ressurgir des profondeurs de son lagon sombre le monstre dans un relief numérique dernier cri. Alors que Tim Burton panouillait un hommage pépère (et lui aussi en 3D) à la tradition du film de monstres made in Universal avec son Frankenweenie, il n’est pas impossible que cette reprise restaurée et digitalisée ne viennent lui faire de l’ombre dans le cœur des cinéphiles !

L’Étrange créature du lac noir
De Jack Arnold (1954, ÉU, 1h20) avec Richard Carlson, Julie Adams…
Au Méliès le 1er février à 21h (soirée Pop Corn), et le dimanche 3 février à 11h

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