Fado sans fadaises

Misia

Le Majestic

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Sans doute parmi les plus avant-gardistes et charismatiques chanteuses de fado de notre époque, Misia est de passage à Firminy pour défendre son nouvel album, «Senhora da Noite», accompagnée de quatre musiciens du cru dans un récital suffisamment rare pour ne pas le manquer. Niko Rodamel

On connaît du fado ses origines portugaises, quelque part entre Lisbonne et Coimbra, son chant mélancolique mettant en mots et en musiques la si joliment nommée saudade, variante ibérique du spleen baudelairien et du blues de Monsieur Hooker. Mais si le mot fado tire sa signification du latin fatum, le destin est perçu ici avant tout comme un fardeau quotidien, une nostalgie indéfectible qui pleure l’amour inaccompli, le chagrin ou parfois même l’exil. Empruntant à ses origines quelques ingrédients aux musiques brésiliennes du XVIIIe siècle, le fado n’a depuis jamais cessé de voyager et de s’enrichir au fil de l’Histoire… Très injustement moins connue du grand public que la regrettée Cesaria Evora (la diva aux pieds nus ayant quant à elle popularisé un style cousin avec la morna capverdienne), Misia connaît pourtant depuis deux décennies déjà un parcours d’une étonnante richesse, marqué d’une volonté évidente d’être autant une créatrice à part entière qu’une simple interprète.

Un esprit libre

Après un début de carrière dans les cabarets kitsch de Barcelone puis à Madrid où naissent ses premiers vrais spectacles et se forge le personnage (avec cette frange immédiatement identifiable), Misia reviendra vite au pays, rattrapée par la révélation qu’avait été pour elle le fado dès l'adolescence. C’est à Lisbonne qu’elle s'installera alors avec une ambition affirmée : chanter SON fado. En dix albums et plus de vingt de carrière, Misia a joué dans le monde entier et a récolté moult récompenses et autres titres honorifiques dans toute l’Europe. Car la chanteuse est assurément une pionnière, un esprit libre. Elle s’approprie les fados traditionnels mais commande des textes nouveaux aux poètes contemporains, elle renouvelle les arrangements en mêlant le violon et l'accordéon au piano, à la guitare et à la viole portugaise. C’est un véritable lifting esthétique qu’elle fait subir au fado de son enfance, tant dans la forme que dans le fond, le faisant parfois flirter avec le tango ou le boléro. Si son dernier album semble marquer un retour au fado traditionnel, Misia met dans sa voix et dans sa présence scénique tous les trésors glanés sur son chemin depuis vingt ans, interprétant des textes écrits spécialement pour sa voix.

Misia « Senhora da Noite », Le Majestic, 1 place Voltaire à Firminy, jeudi 21 février 2013, 20h30

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