De long en large

Florence Bruyas : espace intérieur & Patrice Barrier : Atmosphère(s) Urbaine(s)

L'Atelier du Coin

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

“Go away, stop stop stop“ telles clament les prescriptions de Florence Bruyas à l'audacieux qui intenterait aux fragiles édifices dédiés à l'Espace Intérieur. En contre pied, citadin, noir, l'abandon se déploie dans les photographies de Patrice Barrier.

L'Atelier du Coin oppose les travaux de Florence Bruyas sculpteur céramiste, qui questionne l'espace intérieur, à ceux de Patrice Barrier photographe, qui explore l' espace urbain en friche, en une série de clichés où s'insinue la catastrophe. Prenant le parti de la rupture, Patrice Barrier aime à se couper de la réalité pour faire ses photos. Noires, elles sont animées par une pâte autonome et décalée qui accentue leur froideur. Elles représentent l'abandon manifeste qui émane de ces lieux laissés pour compte.

C'est cette réalité en friche, d'où l'humain est absent, qui sert de cadre pour la fiction. Un cadre qui permet d'envisager la ville selon des variations imaginaires. D'où une narration à peine esquissée, ce qui laisse ainsi le spectateur libre de projeter et de continuer l'histoire. On erre comme une ombre dans une atmosphère atrabilaire, témoin anonyme d'une réalité anonyme. L'effet recherché est de privilégier le ressenti, la mélancolie pèse comme un rideau par delà les masses des édifices abandonnés. Mais paradoxalement ces modules peuvent être lus comme autant de refuges contre la désuétude et l'abandon. Ainsi l'onirisme qui s'en dégage permet de mêler à l'asphyxie ambiante un souffle bref de survivance.

De l'absence, de l'ailleurs ou du pas encore

Contre la déshérence, Forence bruyas propose de menues constructions disposées comme des ruches, et questionne la notion d'espace intérieur. Elle ajuste les feuilles de porcelaine en une coquille fragile, qui accueille et protège l'être, et en affirme la limite derrière le blanc aride et luminescent de sa cloison. De l'autre côté, les inscriptions et les clous sont autant de défenses que d'invitations à prendre d'assaut le sanctuaire pour en éprouver les limites. Tandis que les ramifications courent vers l'extérieur pour un échange nourricier. Mais pour autant loge-t-on le moi ? Tantôt berceau, tantôt carrière hostile, l'habitacle ne clôt-il pas sur lui même cet espace qui aspire à devenir latitude ? Soit, il doit se montrer pleinement ambitieux pour contenir toute l'immatérialité de l'espace. Mais partout la modération. Dans les échelles. Dans la palette des blancs. La tempérance règne, en effet la feuille de porcelaine offre un fini trop poli, bref : domestique. Malgré eux les espaces suggèrent d'avantage l'idée (somme toute occidentale) d'introspection que l'idée de dimension spirituelle.

Florence Bruyas «Espace intérieur» et Patrice Barrier «Atmosphére(s) Urbaine(s)»
A L'Atelier du Coin
Jusqu'au 23 février 2013 

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