De Thierry De Peretti (Fr, 1h32) avec Aziz El Hadachi, François-Joseph Culioli...
Loin d'être parfait, le premier film de Thierry De Peretti séduit par ses éclairs bruts de mise en scène et par un regard jamais vu sur une île que l'on ne connaît qu'à travers ses clichés : la Corse. Ces lieux communs-là — la délinquance, la loi du silence, le droit du sang — le cinéaste ne les évacue pas, mais les inclut comme une donnée naturelle à son récit : comment des adolescents désœuvrés et désargentés, certains accessoirement, mais ce n'est pas sans incidence, d'origine arabe, vont faire la fête dans des villas abandonnées, avant de commettre l'irréparable pour protéger leur groupe.
Petits moyens — sensibles notamment sur une bande-son à la limite de l'audible — petit récit — gratuitement étiré dans certaines scènes à la frontière de l'ennui pur — mais parfois grandes idées de cinéma. Notamment dès qu'il s'agit de faire cohabiter les deux mondes irréconciliables du film, transformant les pauvres et les immigrés en «apaches» dont on réduit sans cesse le territoire. Ne serait-ce que pour la dernière scène, étourdissante, où De Peretti fait basculer comme jamais le point de vue du spectateur, Les Apaches mérite d'être vu.
Christophe Chabert
Sortie le 14 août