Rhino Jazz(s) festival, plus d'une corne à son arc

Avec pres de vingt milles spectateurs en 2012, le Rhino Jazz(s) confirme son statut de festival incontournable en Rhone-Alpes et souffle allegrement ses trente-cinq bougies en proposant cette annee encore une programmation ambitieuse, entre artistes internationaux et reconnaissance des talents de notre territoire regional. Niko Rodamel

Bien que le nombre d’années ne soit pas un chiffre rond, la trente-cinquième édition du Rhino sonne pourtant comme un anniversaire, un bilan de trente-cinq années riches de découvertes, avec des totaux qui donnent le vertige : depuis 1978 ce sont près de 4085 concerts qui ont été donnés par 950 groupes, mobilisant plus de 4000 musiciens de 55 nationalités différentes !!! Interview croisée du binôme Chazalon, père et fils : Jean-Paul, président-fondateur du festival et Ludovic, programmateur.

Que pouvez-vous nous dire du cru 2013 ?

Jean-Paul Chazalon : C’est drôle, on nous demande presque chaque année ce que l’on va proposer de nouveau pour la prochaine édition du Rhino Jazz(s). Je réponds toujours que l’on va surtout tenter de faire aussi bien que l’année précédente ! Le festival est certes une entreprise, mais nous sommes toujours animés par la même passion et motivés par le plaisir de faire découvrir des musiciens. Nous travaillons à ce que le Rhino reste une véritable explosion musicale, avec de grands noms du jazz mais aussi de nouveaux talents qui développent souvent de nouvelles approches musicales.

Comment s’est construite la programmation ?

Ludovic Chazalon : Il faut faire du sur mesure ! C’est un maillage assez délicat mais c’est plutôt excitant, on peut même dire que c’est de la dentelle ! Je cherche à mettre en perspective des projets artistiques avec les lieux et les publics que l’on connaît bien depuis toutes ces années. J’aime aussi proposer des enjeux à des musiciens, comme par exemple pour ce que l’on a nommé les soli d’exception. Ce sont généralement des artistes que je suis en tant que sidemen depuis quelques années et pour lesquels je pressens une sorte ampleur qui ne demande qu’à pleinement se révéler dans une interprétation en solo. Les 10, 11 et 12 octobre on retrouvera par exemple Elodie Pasquier avec sa clarinette basse, puis Fred Nardin seul au piano et enfin le saxophoniste Antonin Tri-Hoang. Nous soutenons déjà Elodie dans son duo orTie, nous avons coproduit leur premier album avec le label Laborie Jazz, mais nous avons envie de l’accompagner encore quelques années et de la faire travailler avec de grands musiciens.

Votre communication précise « 250 musiciens dont 135 talents vivant et créant en Rhône-Alpes ». La proportion d’artistes régionaux sera donc particulièrement plus large cette année ?

Jean-Paul Chazalon : Tout à fait, nous opérons sur les musiciens de la région un focus encore plus fort que lors des précédentes éditions. Nous nous sommes rendus compte que les talents en Rhône-Alpes sont de plus en plus nombreux, avec des musiciens vraiment doués qui sortent des conservatoires ou des écoles de musique. Pour un festival comme le nôtre ce serait une erreur que de bouder les talents régionaux ! De la même façon que l’on a ici des industries de pointe méconnues, qui pourtant travaillent avec le monde entier, on a près de nous de très bons musiciens qui ont parfois du mal à se produire chez eux.

Avez-vous des coups de cœur plus personnels pour cette édition ?

Jean-Paul Chazalon : Le projet Ravel ! Après « Sounds of freedom » qui a ouvert le festival à l’Opéra-Théatre de Saint-Etienne, nous aurons le 22 octobre à l’Horme une seconde création, avec cinquante et un musiciens sur scène dirigés par Daniel Kawka. Ce sera un spectacle en trois temps autour du concerto en sol de Maurice Ravel qui commencera par une création avec le soliste Vincent Larderet, puis une improvisation avec l’orchestre et deux nouveaux solistes pour finir par une re-création du concerto avec cette fois-ci l’accordéon de Nano. On tient là un projet vraiment original qui dresse un pont entre le jazz et le classique. Ravel est d’ailleurs une référence pour tous les musiciens, y compris pour les jazzmen.

Ludovic Chazalon : C’est difficile de faire un choix forcément restrictif ! Mais je citerais les deux soirées où le public va découvrir des big bands plutôt étonnants. Avec Bigre le 19 octobre à Sorbiers, on retrouvera de super musiciens, tous issus du Grolektif lyonnais, pour un mix d’influences assez diverses dans une énergie folle. Quant au Very Big Experimental Toubifri Orchestra, son show aura lieu à l’Amphi-Opéra de Lyon, le 15 octobre, avec un invité de marque en la personne du trompettiste Médéric Collignon, meilleur album aux Victoires du Jazz 2013 ! Un mot également sur la Nuit du blues, le 12 à Saint-Chamond avec notamment l’immense James Blood Ulmer en trio : ça va être énorme, on ne le voit presque jamais, seulement trois dates en France ! Je garantis aux amateurs de ce genre de couleur musicale qu’ils ne vont pas être déçus !

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