L'homme qui parlait à l'oreille des objets

Nouvelles et courtes Pierres : triple solo périlleux

La Comédie de Saint-Etienne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Au pays des objets enchantés, les êtres qui y vivent ne parlent pas ou alors peu et dans une langue imaginaire. En Turakie, les objets s’animent, bruissent et envoûtent le spectateur. Le Turak Théâtre joue «Nouvelles et courtes Pierres» en terre rhônalpine, dans le cadre de la Comédie Itinérante, et enchantera durant trois jours l'Usine de la Comédie. Rencontre avec le créateur de son monde merveilleux Michel Laubu. Florence Barnola

Nous allons à nouveau en Turakie ?

Toujours. Dans les îles Maginaires de Turakie. On s’est dit qu’on allait faire un spectacle pour donner des nouvelles de toutes petites îles. La contrainte de l’insularité nous a obligé à travailler sur l’isolement, la solitude. Ce sont aussi trois petites pièces. A chaque fois c’est l’histoire d’un insulaire, un personnage tout seul sur son petit bout de terre, sur sa petite courte pierre.

Sur scène un manipulateur, vous, et deux musiciens…

Ce sont vraiment deux partenaires. Ils sont pratiquement dans tous les spectacles, ils font partis de l’aventure d’une manière très intense. Fred (Roudet) joue de la trompette, du tuba, un peu tous les cuivres. Laurent Guichard est clarinettiste et joue dans ce spectacle de la guitare à repasser, guitare électrique avec un fer à repasser, il est le meilleur dans sa discipline (rires).

Comment s’est passée la création ?

Nous avons créé le spectacle il y a deux ans, je crois… je ne suis pas très fort dans les dates ! On a fait l’avant-première à Saint-Denis de la Réunion. On a eu la grande chance de faire des résidences sur des îles, la Réunion, Maurice et les îles Lofoten en Norvège, c’était vraiment super. L’idée est de ne pas s’enfermer dans un théâtre mais au contraire d’être là avec nos personnages, de jouer le début du spectacle dans plein de conditions différentes. Par exemple, à la Réunion on est partis dans les tous petits villages accrochés dans les cratères des volcans. A l’île Maurice, on est allés à la rencontre de la population, juste derrière les grands hôtels et les plages de sable blanc il y a une vie un peu moins facile. Ça a été pour nous des moments d’échanges très forts. Les personnages ont vraiment grandi, évolué en faisant des répétitions publiques. En Norvège, on était au nord, à 300 kilomètres du cercle polaire. On a promené nos marionnettes dans les paysages,  on s’est amusé à faire beaucoup de photos avec nos personnages. Forcément après on garde la mémoire de tous ces moments-là. 

"On se laisse guider par les objets"

Les trois pièces sont empreintes de vos voyages ?

Tout ce qu’on raconte est marqué par nos rencontres. Par exemple, au début du spectacle on joue l’hymne de Turakie qui commence par quelques notes de l’hymne de l’île Maurice, ou bien la dernière petite nouvelle est l’histoire d’un pêcheur, comme il y en a tant à Lofoten qui pêchent le cabillaud, la casquette en métal qu’il porte est une commande passée sur un marché mauricien à un artisan ferblantier fabriquant des moules à gâteaux.

Pourquoi choisir le théâtre d’objet comme moyen d’expression ?

Ce n’est pas vraiment un choix mais quelque chose qui s’impose. Je n’ai jamais fait d’autres théâtres. Les objets usés, qu’on récupère sont vraiment le point de départ. On n’illustre pas une histoire avec des objets, on est toujours dans l’idée d’une archéologie imaginaire c’est-à-dire qu’on collecte des objets qui nous proposent des pistes. On se laisse vraiment guider par eux. Par exemple pour Nouvelles et courtes Pierre on avait toute une série d’objets rouges, on en a fait un personnage dont on ne savait pas trop si on devait l’appeler l’Ecossais, le Mexicain… c’est un personnage assez étonnant, tout son univers est rouge et on lui a mis au milieu de tout ça un cheval blanc. Forcément, ça induit ses actions…

 

Nouvelles et courtes Pierres (triple solo périlleux), à l’Usine de la Comédie du 19 au 21 novembre à 20h

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