La neuvième édition de FACE à FACE, le festival international du film gay et lesbien de Saint-Étienne, s'articule autour de la notion de courage : en voici quelques-uns des temps forts.
«Le courage est la première des qualités humaines, car elle garantit toutes les autres» : faisant leur cette maxime d'Aristote, les organisateurs de FACE à FACE, le festival international du film gay et lesbien de Saint-Étienne, ont décidé de placer sa neuvième édition sous l'égide de cette vertu cardinale. Car il en faut encore, du courage, à l'étranger ou en France, pour assumer qui l'on est : c'est ce que montrent une grande partie des films projetés durant ces quatre jours. À commencer par celui qui fera l'ouverture du festival (jeudi 28 novembre à 21h au cinéma Le Méliès) : Bambi, de Sébastien Lifshitz, sorte de spin-off de son précédent documentaire, Les Invisibles.
La femme qui s'y dévoile, Marie-Pierre Pruvot, y raconte son enfance dans l'Algérie colonisée, lorsqu'elle s'appelait encore Jean-Pierre, puis la montée à la capitale, où elle devient bientôt la reine des nuits parisiennes sous le nom de Bambi, et enfin son changement de sexe et de carrière, lorsqu'elle abandonne les planches des cabarets pour devenir... professeur de Lettres ! C'est précisément ce même Sébastien Lifshitz qui présidera la deuxième Nuit du court-métrage LGBT (vendredi 29 novembre à 20h à la Cinémathèque), panorama sélectif en dix-huit œuvres du meilleur d'une production aujourd'hui pléthorique mais rarement montrée. La majeure partie des projections se dérouleront les après-midis du samedi 30 novembre et du dimanche 1er décembre au cinéma Le France : parmi celles-ci, retenons notamment Sebastiane, incroyable peplum homoérotique entièrement tourné en latin (!) sur le martyre de Saint-Sébastien et premier film (en 1976) d'un réalisateur anglais appelé à poser les bases du cinéma queer moderne : Derek Jarman, mort du sida en 1994. Le sida, justement, il en sera naturellement question ailleurs durant le festival, qui s'achèvera cette année lors de la Journée mondiale de lutte contre l'épidémie : par exemple lors de la projection de l'unique long-métrage de Cyril Collard, Les Nuits fauves (1992), mais également dans la pièce Prior's band, samedi à 20h à la Comédie.
En 2011 déjà, FACE à FACE avait invité la compagnie clermontoise Le Souffleur de Verre à présenter sa création Quatuor à l'Opéra-Théâtre : il s'agit donc là du deuxième spectacle de la jeune troupe autour de l'œuvre-fleuve du dramaturge américain Tony Kushner, Angels in America, qui décrit notamment les ravages créés par l'apparition du sida dans les années 80 chez les gays new-yorkais. Une très bonne occasion, pour les spectateurs qui ne la connaîtraient pas, de se familiariser avec une pièce qui, un peu plus de vingt ans après sa création, fait déjà figure de classique du théâtre américain contemporain.
Festival FACE à FACE, du 28 novembre au 1er décembre