Salaud, on t'aime

De Claude Lelouch (Fr, 2h04) avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Sandrine Bonnaire…

En hommage à son ami Georges Moustaki — «qui vient de nous quitter», est-il dit deux fois dans le dialogue au cas où on ne serait pas au courant — Claude Lelouch fait entendre sur la bande-son de Salaud, on t’aime Les Eaux de mars. Jolie chanson qui dit le bonheur du temps qui s’écoule, de la nature et des plaisirs fugaces. Soit tout ce que le film n’est pas, torture ultime où en lieu et place de cascade, on a surtout droit à un grand robinet d’eau froide déversant les pires clichés lelouchiens sur la vie, les hommes, les femmes, l’amitié, le tout en version "vacances à la montagne".

La vraie star du film, ce n’est pas Johnny, marmoréen au possible, mais un aigle que Lelouch filme sous toutes les coutures. Se serait-il découvert un caractère malickien sur le tard ? Pas du tout ! Cette fixette sur l’animal est une des nombreuses stratégies pour remplir cette interminable histoire de retrouvailles entre un mauvais père et ses quatre filles — qu’il a appelées Printemps, Été, Automne, Hiver ; Claude, arrête la drogue ! Son meilleur ami et médecin – Eddy Mitchell, tout content de faire du playback sur la scène chantée de Rio Bravo, et c’est tout — leur fait croire qu’il est gravement malade, mais en fait, c’est pas vrai ; «de quoi je vais avoir l’air, maintenant ?»  maugrée Johnny dans l’acmé dramatique des 90 premières minutes. Qui se poursuivent en polar sorti de nulle part, avec une Valerie Kaprisky qui se ridiculise en faisant très mal l’accent cubain et une dégustation de cigare dans une église sur fond d’expo photo bovine. Promis, juré : on n’invente rien.

Christophe Chabert

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